Ce fil me donne l'occasion d'apporter ma première contribution à cet excellent forum que je fréquente en 'voyeur' depuis quelques années, et auquel il y a quelque temps j'ai décidé d'adhérer et contribuer modestement.
Aussi loin que je puisse me souvenir, j'ai toujours aimé ce qui coupe.Premier souvenir de blessure : je devais avoir 4 ans, le coupe-papier affûté m'a entaillé la pulpe de l'index gauche, mes empreintes digitales en préservent le souvenir à perpétuité.
Plus grave : j'avais 8 ans, je décide d'offrir à mon père pour la Saint-Jean un Opinel carbone n°? (assez gros).
C'était à l'époque pas si ancienne où un gosse de 8 ans pouvait acheter librement des cigarettes, des armes blanches et assez de pétards et autres feux d'artifice pour faire sauter la baraque sans éveiller chez le vendeur le moindre scrupule ou la moindre inquiétude. Sur le chemin de retour du tabac-bazar du village, je ne peux m'empêcher de sortir le pliant diaboliquement aiguisé de ma poche, de l'ouvrir, de le fermer, de l'admirer. Arrivé à la maison, je le cache dans un tiroir jusqu'à ce que mon père revienne et que nous passions à table, où je pensais lui offrir au moment du dessert. Aussitôt le tiroir refermé, je ne peux pas m'empêcher de l'ouvrir à nouveau pour jouer encore un instant avec l'Opinel.
Et là, je ne sais pas comment je m'y prends, en l'ouvrant je m'entaille le dessus de l'annulaire et de l'auriculaire gauches au niveau de la jointure entre les deux dernières phalanges. Je lâche l'arme du crime, me mets à hurler en agitant la main au milieu de la cuisine ! Je refais en rouge la déco des murs et plafond jusqu'à ce que ma mère me passe la main sous l'eau pour voir l'étendue des dégâts. Elle manque de tourner de l'oeil
et enveloppe ma main d'un rouleau entier de Sopalin, puis on fonce chez la voisine pour lui demander de nous emmener aux urgences dans sa 4L rouge (on n'avait qu'une seule voiture à l'époque et le paternel n'était pas arrivé).
Diagnostic du chirurgien : la coupure est très profonde et les tendons qui ne tiennent plus qu'à un fil. Donc opération en urgence car on m'explique que s'ils pètent, il faudra aller les chercher dans l'avant-bras pour peut-être espérer les recoudre. Résultat : anesthésie générale, x points de suture, attelle pendant des semaines, etc.
J'en garde bien sûr une vilaine cicatrice et pendant plus de 10 ans, je n'ai pas pu plier les doigts complètement sans douleur.
Mais ma curiosité pour tout ce qui coupe est toujours intacte ! Allez comprendre...Sur ce, je vous salue toutes et tous. Merci à tous ceux qui font vivre ce forum et à ceux qui mettent les mains dans le moteur pour le faire fonctionner.