Peu avant noël,alors que je revenais de faire quelques courses au centre-ville, je me suis retrouvé dans le métro. Alors que j'attendais la rame je vois deux dames, la cinquantaine et la trentaine qui essayaient d'ouvrir un colis, ceux spécialisés dans l'envoi de livres. Le colis était bien scotché et les pauvres tentaient de l'attaquer avec le "tranchant" d'une clé… Étant dans un lieu on ne peut plus publique, je me demandais si j'allais leur proposer mon aide lorsque, celle que je supposais être la mère, prononça cette phrase magique : "Il nous faudrait quelqu'un avec un canif.". Je me suis donc tourné franchement vers elles et j'ai demandé : "Vous permettez ?".
L'habitude faisant il ne me faut qu'un instant pour sortir mon Delica et, lorsque je suis en public, je tiens la lame comme celle d'un couteau de cuisine, il reste ainsi caché au creux de ma main. La plus jeune n'a pas eu le temps de finir de dire "Ah, vous avez un canif !" que l'opération d'ouverture de colis, trois petites coupes strétégiques, était terminée. Étonnement, sourires, remerciements, souhaits de bonne journée et de bonnes fêtes.
C'était la première fois que cet appel à l'aide que nous connaissons bien résonnait dans un lieu si bondé et que j'y répondais, mi-fier mi-anxieux. J'ai particulièrement apprécié l'usage du mot "canif" ; je ne l'utilisais pas mais, séduit par son innocuité, je me le réapproprie.
Ce fut une bonne journée.
Ça faisait longtemps que je n'étais pas passé, j'en profite donc pour vous souhaiter à tous une excellente année 2017.