Superbe ce couteau
A priori, le Lou Lauzas aurait été créé en 2000 (
déduction à partir de la date de parution de l'article de La Dépêche (10/01/2002) :
A 12 ans, Charlie Bennica fabriquait des couteaux. Au temps où il était scout. Il n'avait pas, alors, d'argent pour s'en acheter un. Maintenant, à 56 ans, il vient d'abandonner son métier de mécanicien de haute précision pour devenir « coutelier par passion ».
Sicilien d'origine, spécialisé dans la fabrication de pièces pour l'aéronautique et l'informatique, il est installé à Moulès-et-Baucels, près de Ganges, dans l'Hérault.
Le couteau a toujours été un passe- temps pour Charlie Bennica. Il en fabriquait toujours quelques uns. « On me demandait un couteau; mais le délai d'attente était de deux ans. Je n'avais pas suffisamment de temps », dit-il.
Puis, un jour, il y a deux ans, des amis installés dans l'Aveyron lui ont demandé: « Dessine-nous le couteau du Larzac ».
Il lui a donné un profil élégant et racé, la forme d'une serpette, ce qui lui permet de couper, tailler, greffer. « J'ai voulu concilier la tradition pastorale de l'Aveyron et celle viticole de l'Hérault », explique-t-il.
Avec la particularité, une fois le couteau ouvert, d'avoir le tranchant de la lame à l'opposé de l'arrondi inférieur du manche, le contraire d'un couteau traditionnel.
Le terme « Larzac » étant déjà déposé, le couteau s'appelle « Lou Lauzas », une expression qui désigne la pierre plate en lauze que l'on trouve sur le plateau du Larzac.
Maintenant, les « Lauzas », véritables couteaux de poche, sont fabriqués depuis un an de façon semi- industrielle par une entreprise de coutellerie de Thiers et vendus 73,18 euros (480 francs).
Les manches sont indifféremment disponibles en bois d'olivier, genévrier, buis ou corne.
LA MAIN DE L'HOMME
Mais, perfectionniste passionné, Charlie Bennica propose aussi des Lauzas en série limitée ou des pièces uniques, véritables couteaux de collection, dans un créneau de prix entre 304,90 euros (2.000 francs) et 3.048,98 euros (20.000 francs).
Il réalise désormais un couteau en une semaine. Il part du lingot de métal brut qu'il transforme en lame; fabrique le mécanisme qui permet au couteau de se plier. Il utilise alors de l'acier damas. Quant à l'or, l'argent, l'ivoire fossilisé ou le corail, ils remplacent les essences traditionnelles des manches.
« Le damas est l'alliage d'un acier très dur et d'un plus tendre qui donne une lame à la fois résistante et flexible. La façon dont sont assemblés ces divers aciers permet d'obtenir des dessins différents, d'une grande qualité artistique sur chacune des lames », souligne Charlie Bennica.
A côté de tout cela, Charlie produit des couteaux appelés Bennica. Des couteaux qui, eux, n'ont pas la forme de « Lou Lauzas ».
Charlie s'approvisionne en métal aux Etats-Unis, en Suède, en France et au Japon. De plus, il rejette l'emploi de la meule pour affûter les lames. « L'affûtage ne se fait jamais de façon mécanique. C'est le meilleur moyen de détruire la lame, surtout pour le damas », commente-t-il.
« On prend du plaisir à faire un couteau car il n'y a pas de formes figées, pas d'ordinateurs, uniquement la main de l'homme », conclut- il.
Où se le procurer...
« Lou Lauzas » de fabrication semi-industrielle est disponible chez de nombreux armuriers et couteliers.
Pour « Lou Lauzas » dit de luxe, fabriqué à la main par l'artisan, un délai d'un mois est nécessaire. Pour les couteaux « Bennica », eux aussi faits à la main, il faut compter un délai d'une semaine.
Pour ces deux derniers types de couteaux, on doit, donc, contacter directement Charlie Bennica à Moulès-et-Baucels 34.190.
Tél: 04 67 73 44 40
Source :
https://www.ladepeche.fr/article/2002/0 … arzac.htmlUne autre source :
http://www.fersetlames.com/pdf/article- … 165825.pdfC’est ainsi que Eric PRUCEL proposa à
Charly BENNICA, coutelier du Gard à la réputation
internationale, de créer «un couteau du Causse»,
en hommage au plateau du Larzac, terre de
traditions agro-pastorales. Charly BENNICA
dessina un couteau à lame courbe qui n’était pas
sans rappeler les serpettes des vendangeurs ou le
couteau à greffer de nos campagnes. Une
inspiration issue tout naturellement des gestes
rituels et quotidiens du pays. «Lou Lauzas» est
donc né de cette aventure-là. La version en acier
damassé est confiée à Alexandre MUSSO, autre
coutelier talentueux.
Les modèles luxes sont entièrement réalisés
par Charly BENNICA, quant aux modèles
classiques, c’est une société de Thiers qui a pris le
relais de la fabrication à plus grande échelle, avec à
terme un atelier de fabrication dans l’Aveyron.