Fred Perrin propose une version actualisé du stylet corse. Le 'military stiletto'. Je viens d'en acquérir un, alors je vous fais ici une petite revue, photos floues inside.
Il répond à la formule de base de sa gamme 'military' : montage plate semelle, plaquettes en micarta rivetées, lame en xc 75 bronzée et étui kydex.
Il mesure 25 cm ( 13,7 cm de lame ; 3,1 cm de large à sa base ; 12,5 cm pour le tranchant principal). Sa lame n'est pas excessivement épaisse : 3,6 mm. Son poids est ainsi contenu : 170g paracorde comprise et 200 avec son étui.
Fred Perrin propose des déclinaisons de ce couteau, notament sans contre tranchant le 'V2' ou dans une taille plus petite : l' 'agent' stiletto.
Son tranchant principal est rasoir d'origine. Le test de la feuille de papier est pour lui une rigolade.
Au test maison de la découpe du tasseau de bois, il est dans la même catégorie qu'un Fallkniven en VG 10 ou un Bark River en A2. Au dessus, chez moi je n'ai qu'un RWL 34 de Torpen ou un 145 sc de Plazen. En revanche des XC 75 bien moins satisfaisants, j'en ai une tripotée. Bref, le traitement thermique semble très bien maitrisé. Et c'est plus l'ergonomie du couteau qui est problématique dans cet exercice. Il n'est pas fait pour, et même pourvu d'un repose pouce cranté, on est vite tenté d'aller au delà. Heureusement, le contre-tranchant est très fin, mais pas réellement affûté. On sauve son pouce, mais ça reste peu confortable. C'est un peu toute la limite de ce couteau. Il est très bien conçu en tant qu'engin militaire et du coup pas du tout fait pour mon domaine de prédilection : la randonnée. Et je passe sur son image guerrière.
Par exemple, il est doté d'empreintes de doigts façon Randall 14. Pour empêcher le couteau de glisser dans une progression en estoc, c'est redoutable d'efficacité. En revanche, pour le confort ce n'est jamais extraordinaire. La taille des doigts et leur position naturelle correspond rarement aux encoches proposées.
Le système de drisse, en revanche mériterait d'être plus largement diffusé. Il est très efficace et le passage double de la paracorde dans le trou arrière permet un réglage au millimètre. On peut en plus le prolonger par une dragonne à mettre autour de son poignet. En somme, une fois en main, ce couteau ne risque pas de vous quitter.
La drisse empêche l'étui kydex de faire correctement son travail de rétention.Mais ce n'est pas rédhibitoire. Et ce même étui, comme tout étui en Kydex, a tendance à rayer la lame. Ceci-dit, chez Fred Perrin, les finitions cosmétiques ne sont pas recherchées. Et on est pas à quelques rayures près. Le bronzage, de coloris peu homogène, présente par exemple des plages successivement mates et brillantes à faire frémir les collectionneurs amateurs de régularité et de pâte à polir.
C'est plus le goût d'un objet achevé qui semble recherché. Où l'on va à l'essentiel. Le nom du coutelier n'est par exemple inscrit nulle part. Et ça, l'idée d'avoir une paire de Nike sans ses swoosh, ça n'est pas pour me déplaire.