Ma démarche se base autant que possible sur des connaissances scientifiques. Il est indéniablement établi qu'il est très avantageux que des pièces soumises à de fortes contraintes et présentant d'importantes variations de section. L'estampage à chaud peut aussi être une solution intéressante économiquement et mécaniquement pour la fabrication de certaines pièces en série. Dans le cas d'un tranchant, je n'ai pas connaissance d'article (dontetes conclusions sont établies à partir d'expériences menées selon la méthode scientifique) montrant la nécessité du forgeage manuel. Je pense que le forgeage, a fortiori manuel (si ça peut être bien fait au marteau, ça peut être fait encore mieux au marteau-pilon, et encore mieux par estampage, les limitations sont pratiques et financières), n'est pas plus indispensable que les aciers alliés ou de geek. Tout est question de cahier siècle hiers, de budget, de conditions de production, etc.
Là où je me sens limité par mes moyens de production, c'est dans les jeux sur les "tapers". Techniquement c'est possible de les obtenir à la fraiseuse et au backstand, mais au prix d'une débauche irrationnelle de main d'oeuvre. Au contraire, forger serait logique, beaucoup plus rapide (pour une personne expérimentée) , et éviterait beaucoup de gaspillage d'acier. Forger demande relativement peu d'équipement, mais énormément d'expérience, et permet d'éviter le gâchis. C'était donc naturellement la méthode de mise en forme préférée des millénaires passés. Mais de nos jours on a de l'acier en abondance, et des aciers très supérieurs metallurgiquement. On a aussi énormément amélioré les procédés de travail par enlèvement de matière, qui pendant des siècles se sont limités à la lime et la pierre naturelle. Ça ne rend absolument pas le forgeage obsolète, mais ça offre des possibilités techniques qui avant étaient simplement inexistantes. Les matériaux et procédés modernes sont plus pertinents dans certains cas, parfois des aciers non alliés sont amplement suffisants et la forge est toute indiquée. Il n'y a pas de supériorité absolue à établir, mais au delà des opinions particulières l'examen scientifique seul peut distinguer la réalité de la fiction.