sealence a écrit:C'est sûr, qu'il faut une prise de conscience quand même, les chômeurs n'achètent pas autant que les gens qui bossent, à condition d'être payés correctement.
Cela rejoint une remarque que je me fais souvent et qui est assez délicate : d'abord, il y a des chômeurs qui gagnent beaucoup plus que des gens qui travaillent... Mais dans l'esprit, je suis d'accord, si l'on considère la grande majorité des chômeurs qui sont en fin de droit ou payés sur la base d'un smic... Mais si l'on considère la majorité des personnes au smic ou un peu plus, chômeurs ou pas, et du monde ouvrier en général, ne sont-ils pas eux-même les "artisans" de leur infortune ? Il m'arrive de faire les courses et j'ai pris pour habitude de regarder dans les caddies des personnes qui font la queue en même temps que moi et je constate que la grande majorité achète n'importe comment, sans regarder les étiquettes. Je me doute bien qu'il ne doit pas être simple d'habiller une famille de 2 ou 3 enfants avec du "made in France", et c'est là que le bât blesse : les habitudes d'achat sont souvent dictées par le conditionnement des annonces publicitaires et par le dictat des marques vis à vis de nos chères têtes blondes ou brunes, plus que par le prix ou l'origine. Pour enfoncer un peu le couteau, que dire d'un ancien employé des filatures du nord qui a perdu son emploi et qui achète à ses gamins des fringues fabriquées au Vietnam ? Et que dire de cette brave mère de famille qui n'ose pas rapporter dans le rayon, cette boite de belles cerises du Chili, mise dans le caddy par son gamin ? Mais bon sang, attendez le mois de Juin pour bouffer de bonnes cerises françaises et en attendant, mangez des poires de la vallée du Rhône ou des pommes des Alpes de haute Provence !
Bon, admettons que pour les fringues, ce soit assez compliqué, mais on peut essayer avec la bouffe, au moins : on trouve de la viande française, des légumes français, par forcément plus chers. Je pense, hélas, que beaucoup de gens s'en foutent ! Et pourtant, c'est un des rares domaines où l'origine est indiquée.
Acheter de la tomate en hiver, c'est de la connerie et à cette saison, elles viennent toutes de l'étranger, par contre, on trouve des légumes de saison français. En été, de la bonne tomate française, on en trouve à très bon marché.
Acheter français, ce n'est pas simplement un problème de moyens, c'est un problème d'éducation. A mon sens...
Si la filière de l'alimentation vend des centaines de tonnes de fruits, de légumes, de barbaque, venus d'on ne sait où (en fait oui, on le sait...), c'est parce qu'on les leur achète ! Si on ne les achetaient plus, ils n'en importeraient plus !
Bon, enfin, bref, ça paraît simple, mais c'est compliqué.
J'imagine qu'il ne doit pas être facile pour un enseignant, d'expliquer à ses jeunes élèves : si ton papa n'a plus de travail, c'est parce que trop de monde achète des produits étrangers... Mais on peut essayer de commencer par là ; c'est tout bête, mais c'est un début. Protectionnisme est devenu un gros mot, mais dans protectionnisme, il y a "protéger". Quand il s'agit de se protéger contre le sida, ça ne choque personne !