Ce post est une déclaration d'amour à l'Opinel !
Pas ceux qui sont sculptés, modifiés ou améliorés (ou pourrait disserter des heures sur le fait de savoir si on peut 'améliorer' un Opinel), mais l'Opinel de base, celui qui est toujours au fond de ma poche.
Ce post ne s'adresse pas aux dremeleurs de talent qui en trouveront d'autres pour s'exprimer à loisirs.
Je m'adresse aux amoureux des plaisirs simples de l'usage de cet outil merveilleux.
Merveilleux... oui... à plusieurs titres !
Merveilleux car trouver aujourd'hui un couteau d'une telle qualité pour environ 10 € en prix public (sans avoir à rechercher pendant des heures sur la Baie US le meilleur compromis entre le dollar et les frais de livraison) est une chance extraordinaire.
Merveilleux car, contrairement aux couteaux customs dont ce forum regorge, tout un chacun peut en être l'heureux propriétaire et, de mon expérience, partager une conversation avec un autre amoureux de ce couteau, non sur ses différences, mais sur ses ressemblances et les moments de bonheur ainsi partagés. C'est une sensation unique.
Merveilleux car, par la continuité de sa forme et de son héritage, pour paraphraser, et donc trahir, un auteur que j'aime beaucoup, à l'heure de la dématérialisation, de l'email, du fax, de la complexité, l'Opinel me rappelle que la simplicité et la rusticité d'un objet qui fait bien ce pourquoi il est conçu sont les caractéristiques des choses qui durent.
Merveilleux car l'Opinel est un objet qui a déjà pu vivre avec mon arrière-grand-père, mon grand-père, mon père, moi et qui vivra, je l'espère avec mes enfants. Avec lui, je suis encore cet enfant regardant son père ou son grand-père, je suis un père sous le regard de sa fille et déjà un grand-père dans les yeux d'un enfant (je sais c'est dur à suivre... allez, un effort).
Merveilleux car cet objet est magique. Il arrête le temps pour un morceau de pâté, un bout de pain et quelques amis.
Merveilleux enfin, et ce sera pour son avantage définitif par rapport à tout autre couteau aussi bien fait soit-il, car il n'est rien de plus triste qu'un Opinel neuf dans une vitrine de magasin, lui qui ne s'améliore finalement qu'avec le temps passé. Il ne vit que sali et éraflé dans la poche du pantalon de quelqu'un qui l'aime dont, Oh bonheur suprême, la mienne.
Avoir un Opinel, c'est être riche, être riche de ce que l'on a mis dedans.
Un grand merci à celles et ceux qui auront eu le courage ou la complaisance de me lire jusqu'ici.