ça peut peut-être être utile à quelqu'un...
alors...
le RESCUE TOOL est donc un couteau suisse de marque victorinox, développé pour les services de secours à personnes et notamment les "SAMU" et pompiers suisses.
son étude initiale vise à en faire un auxilliaire efficace pour le premier intervenant sur un AVP (accident de la voie publique), que cet intervenant soit un secouriste ou un témoin, voire (comme la communication aux usa le montre) l'accidenté lui-même (pour sortir de sa voiture si les portières sont bloquées, couper sa ceinture si le feu débute dans le véhicule, etc...).
ceci n'est pas forcément con car, sur une voiture dont le moteur prend feu, la conduction thermique par l'acier de la caisse et du cable de fixation de la ceinture peut faire fondre le bouton rouge pour l'ouvrir, avant même que le feu ait pris dans l'habitacle !
dans la réalité des choses, des outils comme le brise-vitre ou la scie à pare-brise ne serviront qu'une fois, au mieux, dans la vie d'un professionnel !
mais cette fois là… on sera bien content de l'avoir et d'avoir sauvé une vie... et demi !
car voir brûler quelqu'un, hurlant et se tordant de douleur devant soi, avant de mourrir dans une odeur suffoquante de chair brûlée gache un peu les quelques nuits qui viennent...
sans compter les brûlures et traumatismes qu'on a pu s'occasionner en tentant de faire quelque chose.
cela dit, dans la réalité des choses, donc, on se rend compte qu'on se sert beaucoup plus des autres outils de ce couteau et qu'on y trouve des fonctions supplémentaires bien utiles en intervention.
1) le manche fluo :
en fait c'est un manche phospho. beaucoup plus joli en vrai que sur les photos verdates des publicités. intérêt : son coté utilitaire-secours passe très bien vis à vis des forces de police. même si j'ai bossé pas mal de temps avec un smith et wesson HRT magnésium que je dégainais devant eux sans problème. deuxième intérêt : il brille la nuit. bien pratique pour le retrouver quand on l'a laissé tomber au fond d'une voiture découpée et en bordel sur un accident, la nuit.
mais pour cela il faut qu'il ait été exposé à la lumière !
sorti de son étui, il ne brille quasiment pas. en revanche, 3 secondes exposé à une lumière vive suffisent pour qu'il brille en jaune canari dans la pénombre (et plus encore si on laisse les yeux s'habituer à l'obscurité).
c'est marrant et pratique.
et ça amuse bien les gosses qui font la chasse au "fantome du couteau" sous le lit quand on rentre du boulot !
sans souci car le traitement phospho a été étudié pour être sans danger pour la santé.
2) le coupe-ceintures :
redoutable ! incurvé et micro-denté, il coupe de folie ! sa forme permet de couper une ceinture de sécurité (toujours le faire du côté du montant de portière) mais aussi un pantalon de motard (même très épais et renforcé) avec une facilité et une glisse déconcertante (idem ceinture de pantalon, corde de pendu ou attache... de soutif !).
cette forme arrondie derrière et au bout permet de remonter le long d'une jambe en vitesse sans risquer de planter la cuisse ou la fémorale en bout de parcours !… ce qui est un plus appréciable (quand même !) par rapport à un couteau classique (même shepfoot, ce que n'était pas le HRT, d'ailleurs...).
par ailleurs, il s'ouvre d'une main... et d'une cuisse !
c'est à dire que le débord arrondi en bout de lame permet de l'ouvrir d'une main en prenant appui sur sa cuisse.
et les trucs qui s'ouvrent d'une main sont vraiment hyper utiles dans ces circonstances.
3) la lame :
au départ elle parait bizarre !
pratique grace à son trou spyderco-like, elle s'ouvre d'une main sans problème, y compris avec des gants d'intervention. c'est un cran forcé doublé d'un liner-lock. le liner sert à éviter que la lame ne se referme sur les doigts mais n'est pas indispensable à la tenue de la lame en position ouverte. du coup il y a parfois un microscopique jeu qui permet d'amorcer une (microscopique !) fermeture de la lame en position ouverte. inconvénient de la chose : aucun !… intérêt : le liner ne s'use pas et le système est fiable. en revanche, la construction multilame du couteau fait que le liner se défait dans le sens contraire des autres. donc, sauf pour les gauchers, c'est difficile de le refermer à une seule main (sauf à s'aider de la cuisse).
par ailleurs, comme toujours chez victorinox, la lame et le reste sont polis mirroir.
dans la circonstance, c'est bien. tous les gars qui "servent" du gibier expliquent que c'est la finition la mieux pour nettoyer si du sang est allé dessus.
la forme de cette lame surprend !
elle est dentée (finement, beaucoup moins que les serrations habituelles des autres couteaux ou de mon HRT) sur le 2/3 AVANT de la lame !… et lisse sur 2.5 cm derrière. les "vagues" de ces serrations sont elles-mêmes micro dentées.
de plus le bout de la lame ne pique pas, il se termine en une sorte de spear-point légèrement émoussé !
étonnant !
étonnant et pourtant pratique car le spear-point permet d'éloigner la pointe du couteau de la peau du patient quand on coupe.
mais puisque qu'on a le coupe-ceinture pour ça...
à noter : en sortie de boite, la partie dentée coupe très bien, mieux que la partie lisse, à fil chisel, derrière elle.
alors, pourquoi cette forme ?
parce qu'il se sont rendu compte que le serrated est indispensable pour ce genre de couteau mais que la partir lisse près du manche permet de faire des petits travaux délicats (comme tailler quelque chose) avec plus de précision.
de plus, la suisse a un problème !
pour des raisons qui dépassent l'entendement, il y est moins grave d'avoir un couteau bloquant qu'un couteau qui s'ouvre à une main ! chose interdite et assimilée à une arme (au moins de destruction massive !).
du coup, victorinox a eu beaucoup de mal à faire voter un amendement permettant aux pompiers, dans l'exercice de leur profession, d'avoir ça sur eux.
et il est vraissemblable que l'aspect volontairement civilisé-utilitaire-couteau "guy degrenne" du truc cherche aussi à rassurer les parlementaires !!!
en revanche, en france, on peut se poser la question : vu l'efficacité du coupe-ceinture, n'aurait-on pas intérêt à refaire une pointe piquante et tranchante à cette lame qui ne servira pas à couper les fringues, mais peut-être à couper un papier ou tailler un petit trou dans une sonde d'intubation ?
et il est vrai qu'une fois la pointe retaillée et la lame rendue lisse au niveau du premier cm antérieur... c'est pas mal non plus !
4) le tourne-vis plat :
balaise et étonnant !
comme sur le military, c'est un tourne-vis à cran forcé et linerlock. comme la lame !
impossible de le refermer sur ses doigts en bossant avec. il est d'ailleurs homologué pour soulever des pare-brises (après avoir coupé le joint de maintient, comme on le voit sur youtube) et faire des travaux de force et est garanti à vie (comme le reste) pour cela.
en secours quotidien, on s'en sert plus souvent pour ouvrir de l'extérieur un chiotte où quelqu'un a fait un malaise, voire pour réparer un matériel, évidemment...
et au retour d'intervention pour décapsuler un coca ou une bière !
puisqu'il fait décapsuleur (en revanche, il ne fait pas tire-bouchon !
).5) le brise-vitre :
en bout de manche. parait moins pointu que la concurrence. pourtant en y regardant bien il est pentu sur les 4 côtés et semble efficace. je ne m'en suis jamais servi. on voit sur youtube des gars avoir de très bons résultats avec.
il y a deux manières de briser une vitre : soit on appuie doucement (mais fort !) sur un angle de la vitre jusqu'à ce que ça fasse "pof" et toute la vitre de pête en 1000 morceaux de petite taille. ça ne marche pas avec toutes les vitres modernes mais ça ne projette rien sur l'occupant du véhicule. soit on met des gants de protection et on tape d'un coup violent, bourrin et viril avec le brise vitre sur un coin éloigné de l'occupant.
c'est ce qu'on voit sur youtube et un pote a eu l'occasion de le faire avec entière satisfaction (non dissimulée, parait-il
).particularité de ce brise-vitre, par rapport à la concurrence : on peut l'ôter avec une pince, en tirant fort, pour le réaffuter ou le changer s'il est cuit.
autre particularité : sa forme protège le manche du couteau au moment du choc.
pas mal...
6) le tourne-vis cruciforme :
c'est peut-être avec lui que je serais le plus critique.
c'est un très bon tournevis philips, solide, bien fini, qui s'ouvre et se ferme avec un beau bruit, et s'ouvrant perpendiculairement au manche, permet d'avoir une bonne poignée pour "forcer" sur les vis.
mais justement, sa position et le fait qu'il ne soit pas bloquant (lui) l'amènent souvent à se refermer, glisser, déraper au moment où on force et à se niquer les articulations des phalanges !
de plus, la largeur de cette poignée interdit de l'utiliser dans les endoits exigües où un manche fin de tournevis habituel fera mieux son office.
mais bon... c'est quand même un plus utile...
7) la fameuse scie à parebrises !
ça marche ! on le voit sur youtube et mon pote a vérifié !
on tape 4 coups de brise-vitres au 4 coins du pare-brise et on coupe à la scie, à une vitesse étonnante, entre ces 4 points.
en ayant pris soin de mettre des gants, sinon on se rend compte que la petite pince à épiler de cet outil a aussi une certaine utilité !…
très différente de celle du military, qui est meilleure sur du bois mais inopérationnelle sur du verre (par sa denture trop fine, croisée et régulière et aussi son épaisseur moindre), sa forme est étudiée pour le verre feuilleté des pare-brises... mais marche aussi très bien, proprement et avec voracité sur du plastique de tableau de bord et le bois de la table où on mange ! (hé, ploumploum ! arrête tes conneries !…).
cela dit, en utilisation quotidienne, il est clair que cette scie du rescue tool devrait fréquenter peu de pare-brises. mais c'est une belle justification du nom de ce couteau (rescue tool) et de sa possession.
et puis, on ne sait jamais...
à noter, cette lame est, elle aussi, changeable si besoin.
rien à dire, c'est pro !…
8 ) le poinçon :
jusqu'à maintenant, je n'avais jamais compris l'intérêt de ce poinçon sur tous les couteaux suisses.
peut-être pour coudre des filets, en mer. du coup, je comprenais encore moins l'intérêt du poinçon du rescue tool, dénué du trou au milieu que possèdent certains autres.
alors, je n'y avais trouvé qu'une seule utilité : chez les gens démunis de crucifix ou de tableau au dessus de leur lit (à décrocher pour utiliser le clou), je glissais le poinçon dans l'attache du soluté de perfusion et le plantait dans le mur (à condition qu'il soit en bois, en platre ou en ba-13) pour faire "pied à perf" !
c'est une fonction valable et utile, finalement. et qui ne manque pas de vous faire passer pour une légende auprès des autres intervenants !
et puis, un jour, j'ai eu besoin de faire un trou dans un bout de plastique (un médiator, pour tout vous dire...).
alors j'ai commencé avec la pointe de mon military (là c'était pas le rescue) et j'ai fini en tournant le poinçon dans le trou. et là… ça m'a découpé un trou rond, net, parfait !
surprenant et convaincant !!!
du coup, j'hésite à l'abimer en le plantant dans le mur...
9) le cure-dent !
bah... on a un métier où on peut décaler en plein milieu du repas !…
ça peut être utile...
10) la pince à épiler :
comme évoqué plus haut, ça peut-être utile.
11) l'anneau et le petit lacet :
victorinox a le culot de comptabiliser cela dans les "fonctions" du couteau. c'est un peu exagéré. en revanche, ce court lacet et surtout sa butée distale en plastique sont hyper utiles pour sortir le couteau de son étui sans se faire ch...
en particulier avec des gants.
vraiment utile et bien vu.
on a quand même l'impression (justifiée) que ce schlass a été conçu en collaboration avec des gens qui s'en servent et qui l'ont testé avant sa mise sur le marché.
12) l'étui :
beau, flashy (donc bien visible), solide, bien conçu, il plait aux filles !
ainsi on peut ouvrir et fermer son scratch avec des gros gants d'intervention.
le passe ceinture accepte tout, y compris des ceinturons de feu. en revanche, avec des ceintures normales on peut être tenté d'y mettre un petit point de couture pour réduire la hauteur du passant et éviter que l'ensemble ne bouge un peu trop.
ce n'est pas indispensable, malgré tout, car le poids de l'ensemble participe au maintien.
AU TOTAL :
c'est un suisse "chassis long". donc ce n'est pas le plus léger des couteaux. mais, dénué de clip et destiné à un accès rapide, y compris avec de gros gants, il n'a pas vocation à être dans une poche mais dans son étui, à la ceinture.
dans ce cas, le poids (pas énorme non plus) disparait totalement... et devient même un atout pour casser une vitre.
il est garanti à vie et avec des pièces interchangeables.
il enterre carrément la concurrence toutes marques confondues (y compris les chères) par sa polyvalence, son efficacité et son réalisme. en particulier en comparaison de tous ces couteaux à "fente coupe-ceinture" et petit pic au cul, qui à l'usage sont des jouets, ou les horribles machins-scie américains, trop courts, trop moches, qui ne servent à rien d'autres que couper des ceintures (quand ils y parviennent... rapidement...) et ressemblent à des couteaux comme moi à une girafe !
à titre d'exemple nous sommes quelques'uns à posséder également le smith et wesson "first réponse"…
même en faisant abstraction de sa bouille de promo carrouf chinoise à un euro, il n'y a absolument pas photo !…
et le prix ?
le prix...
trop cher !
nous somme parfois prêts à mettre 250 euros dans un couteau qui restera dans une vitrine, mais pas 80 dans un truc pour bosser et gagner sa croute. c'est psychologique !
et il reste que à 93 euros dans la galerie marchande à côté de chez moi, je ne l'aurais jamais acheté.
mais on peut se le faire offrir (!) à 62 euros sur certains sites. voire moins parfois avec beaucoup de chance (ce fut mon cas)…
et là…
et là, oui, si on cherche ce type de couteau, c'est vraiment celui là qu'il faut acheter.
sans hésitation.
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