Efix a écrit:(…)Par contre, dans ce cas, je me pose la question, pour des aciers sans nickel ou acier + fer : pourquoi alors, s'il y a un transfert de molécules, le pouvoir contrastant demeure-t-il ? Avec le 15N20, cela s'explique par le présence de nickel, mais dans le cas d'aciers sans nickel, l'acceptation du principe du transfert de molécules de C revient à admettre que les deux aciers deviennent identiques en se "moyennant", et dans ce cas, je ne comprends plus l'effet contrastant, puisque si j'ai bien suivi, nous avons deux aciers devenus identiques … J'ai dû louper un truc !
Mon humble point de vue :
Le carbone dans l'acier se trouve sous différentes formes (dans la ferrite, la cémentite, voire sous forme de graphite …) et
toutes ne sont pas sujettes à la décarburation au moment de la soudure : dans le cas de l'élaboration du damas, celle-ci concerne la cémentite dite proeutectoïde qui se trouve en
périphérie des grains de perlite, qui n'a pas pu se "dissoudre" en dendrites dans cette perlite (ce sont d'ailleurs ces carbures qu'on aime bien pour la "coupe sciée"). C'est en quelque sorte le "surplus" de carbone des aciers hypereutectoïdes (au delà de 0.8%C).
Même si on trouvait le même taux de carbone dans les deux aciers (pour moi, l'homogénéisation en carbone ne se fait "que" dans la zone de soudure) du fait que la fameuse zone de soudure est tellement étroite, vu la finesse des couches,
la structure des deux aciers restera différente, donc deux aspects différents après révélation.
Cela sans même parler des éléments d'addition qui sont différents entre les deux aciers, et on sait que cela influence … plein de choses
Cette perte des carbures intergranulaires explique pourquoi souvent les damas perdent en pouvoir de coupe même si la dureté obtenue est conséquente. Par contre, en associant certains aciers fortement alliés, on peut arriver à limiter cette migration (exemple D Vally) - sinon, il faut recourir au tranchant rapporté, ce qui ne gâche rien, n'est-ce pas ?
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Alors attention, moi je suis "non-praticant" et mon explication simplifiée peut faire grimacer les "praticants" ou les "séminaristes" ; moi elle me permet de dormir sereinement en rêvant de marteaux et d'enclumes, de torsades en feu, d'étincelles oranges et de sabres laser - euh, non, ça c'est un autre rève !
PS : pas facile de résumer quelques années d'étude de la métallurgie en quelques lignes, je m'excuse si c'est obscur ; je n'ai pas le recul nécessaire pour en juger (surtout que dans ce domaine on en apprends tous les jours).