DagueHaubert a écrit:Did a écrit:Michels : je voulais dire par là que l'A2 n'a pas la réputation d'être excellent au niveau de la coupe et de sa durabilité. Il possède moins de carbone et potentiellement moins de carbures que d'autres aciers plus Hitec.
- Il ne suffit pas d'avoir plein de carbone pour avoir plein de carbures
- même si un acier a plein de carbures, il peut moins bien couper qu'un autre : la taille, la répartition et le type de carbures change beaucoup de chose ; en particulier on sait que pour la coupe qu'on a besoin de carbures secondaires très petits situés aux joints de grain
- puisque tu t'intéresses au sujet et que tu as déjà certaines idées, je te suggère de te pencher sur le pdf du professeur Verhoeven qu'on trouve en section technique, qui est très explicite et centré sur le domaine de la coutellerie.
Tu as bien raison de me reprendre, j'ai été trop synthétique.
Dans le premier post, je n'ai pas souhaité entrer dans des détails techniques. Je me contentais de comparer mes impressions concernant les deux aciers à outil que sont l'A2 et le D2, constaté à l'usage de différents couteaux.
Factuellement la présence dans le D2 de plus de C. et d'éléments carburigène (V, Mo...) par rapport au A2 ; permet au D2 d'être plus "facilement" résistant à l'abrasion, mais souvent au prix d'agrégations de gros carbures au sein de la matrice, d'où le tranchant souvent médiocre. En plus, pour obtenir de bons résultats, sa composition oblige à réaliser plusieurs revenus, idéalement venant compléter une trempe cryogénique. C'est long et cher donc souvent omis.
Dans la partie technique du forum il est bien expliqué, la différence entre la coupe avec des carbures Fe/C des aciers classiques et la coupe avec des aciers alliés pouvant former des carbures complexes de type Fe/W, Fe/Tn, Fe/Mb, Fe/Cr...chacun ayant une dureté différente.
De même, il me semble bien qu'il est précisé que ces carbures complexes existent sous différentes formes. Par exemple (Fe, Cr, Mo)3 C vs. (Fe, Cr, Mo)7 C3 ce dernier étant beaucoup plus gros, donc moins adaptés pour la coupe.
Enfin, la taille des grains et des ségrégations inter granulaires est comme tu le précisais primordiale pour les performances d'un couteau.
Sans oublier, le rôle des micro inclusions (Ph, S, O.…) justifiant le recours à des aciers élaborés à l'aide de fours électriques avec des procédés de suivis qualité sophistiqués. L'exemple type étant l'augmentation incroyable de la résistance des roulements automobiles grâce à la quasi élimination de l'oxygène dans l'acier 52100 ces 20 dernières années.
Pour notre passion commune, reste encore à maitriser la mise en forme sauvegardant les qualités initiale de l'acier (décarburation, grossissement du grain...), les TT, l'émouture, l'affilage.
Tellement de facteurs, qu'il semble impossible de tirer des conclusions définitives sur telle ou telle nuance d'acier.
C'est pourquoi je me contentais de relater seulement des "impressions".
DagueHaubert a écrit:EDIT : désolé, j'ai écrit ça rapidos, ça n'apporte rien au débat et on dirait que je veux donner des leçons - alors que non, en fait, je discute juste, hein.
Aucun problème pour moi. J'interviens depuis peu sur ce forum, il est bien normal de se montrer sourcilleux. D'autant plus que le hasard a fait que mes premiers posts étaient un peu "technich*ant"…
Je précise que je ne suis pas un spécialiste en métallurgie ni même coutelier hobbyiste. J'ai juste essayé de me documenter sur le sujet qui m'intéresse. Par exemple, en lisant les différents articles de Verhoeven/Pendray depuis 1996 et aussi bien sûr le document qu'il a mis en ligne.
did,