Je me suis rendu compte, hier, que cela fait maintenant plus d’un an que j’ai mon Parmentier.
Durant toute cette année, il a servi presque tous les jours : pour les casse-dalles, les ouvertures de blisters divers et variés, le découpage très régulier de drisse Argon (truc très très chiant à couper) ma jambe (juste une fois… justement en essayant de couper de la drisse Argon). Occasionnellement la taille d’un morceau de bois.
Rappelons un peu les dimensions du couteau :
12 centimètres fermé (lentille incluse)
9 cm de lame
20 cm ouvert
Tout d’abord du point de vue de la conception.
Quand je l’ai commandé, j’avais à l’esprit un couteau relativement sobre, élégant, du moins selon mes goûts, pratique, et suffisamment peu effrayant pour être portable tous les jours.
Dans cet esprit, au cours des échanges avec Eric s’est dessiné ce couteau : un Mineur, muni d’un système « Flex » et d’une lentille de piémontais.
Ce dernier élément avait fait lever le sourcil à plusieurs d’entre vous. A titre personnel, c’est ce qui me ravit dans ce couteau. Mais il s’agit ici de ma façon d’utiliser mes couteaux, et n’est donc pas objectif. De même pour la forme du manche, que je trouve agréable, même quand il faut forcer un peu une coupe, et celle de la lame, à mon sens polyvalente. Il y a fort à parier qu’en ce domaine, Oufti ne sera pas d’accord avec moi.
Toujours est-il qu’Eric a su placer sur le couteau, sans même que je pense à le lui demander, des stries anti-dérapantes, à tous les endroits stratégiques. Et à vrai dire, il les a si bien placées que jusqu’ici, le couteau ne m’a jamais glissé de la main, même mouillée.
Un léger défaut : d’origine, Eric a placé sur le couteau, comme « boutons » du système Flex, des vis guillochées (visibles sur l’une des photos ci-après). Elles sont du plus bel effet, mais en pratique, irritent assez vite la pulpe du pouce et de l’index. Des vis striées comme celles qu’il a pu mettre sur certains Reflex eussent été plus appropriées.
J’avais également à l’esprit lorsque je l’ai commandé un couteau « indestructible », « inaltérable ». Bien sûr cela est impossible. Mais on peut toujours s’en rapprocher. Et en ce domaine, Eric a réussi avec brio.
Nous en arrivons donc à la réalisation.
Lorsque je l’ai reçu (après plus d’un an de retard quant au délai annoncé initialement, plusieurs relances, auxquelles il était presque invariablement répondu « dans deux semaines », après avoir vu pas mal de monde acquérir son Parmentier sur un salon bien plus vite…) je l’ai regardé sous tous les angles. Et puis re-regardé. Et puis encore une fois. Et rien. J’ai pas découvert un seul petit défaut de réalisation, pas le moindre accroc à la perfection mécanique de la chose.
Cela fait maintenant un an que ce couteau subit affutages, coupes diverses. Il a subit un accroc au tranchant il y a plusieurs mois, du à un choc sur du marbre. Il m’avait fallu plusieurs heures pour le rattraper au 204 spyderco, mais en regard du choc, l’éclat était mince.
Et pour ce qui est de l’entretien régulier, le niolox est très agréable, peut être pas le plus aisé à réaffuter, mais pas forcément loin. Et pourtant il garde un tranchant à la durée exemplaire.
Pour l’anecdote, lorsque je l’ai fait graver à mes initiales, le bijoutier a bousillé sa fraise au diamant sur la lame.
La lame ne s’est pas rayée durant les coupes: seules quelques traces presque imperceptibles sur l’un des flans ont résulté d’un accident d’affutage.
Les platines en acier inoxydable trempé du manche ne se sont pas rayées non plus, alors que le couteau a été maintes fois dans ma poche avec mes clefs de voiture.
Les plaquettes en noyer anglais stabilisé n’ont pas non plus bougé, en quoique ce soit.
Seul marque d’usure : le stop pin sur lequel la lentille vient finir sa course : il s’est aplati. Est-ce dû aux deux ou trois fois où je l’ai flippé, ou aux coupes « forcées » régulières (foutue drisse argon) ?
Généralement, il est relativement bien accueilli par ceux qui ont l’occasion de le voir : il n’est pas trop agressif à l’œil, et le guillochage floral lui donne, aux yeux du « non connaisseur » une touche de « classe » qui le sort immédiatement de l’association « couteau=arme de tueur ».
PS: Oui, il est poussiéreux sur certaines photos. Normal, il traine tout le temps dans mes poches.