par Efix » 18 Nov 2008 17:28
C'est ce qui est amusant avec les avis (de lecteurs, parce que les avis de non-lecteurs, par définition, ne m'intéressent pas vraiment) : on y trouve absolument tout et son contraire !
Nous remettre en question, nous le faisons à chaque numéro, mais on dérouterait totalement notre lectorat, si l'on changeait la maquette à chaque fois.
Les jolies lumières, ça va un peu à l'encontre de la photographie d'objets brillants, je les utilise pour mes photos nature, animalières, portraits … Mais pour les couteaux, rien ne vaut le studio, les flashes et les boites à lumière. Il fut un temps, je soignais mes décors, et je me suis entendu dire : on s'en fout des décors, on veut voir des couteaux (d'ailleurs, j'avais un photographe qui se fichait des couteaux et ne faisait que des décors ! …)
Les angles, facile à faire, mais ils déforment les perspectives et ne restituent pas les proportions (lame ou manche trop long, etc …)
La taille des photos; si ça ne tenait qu'à moi, il y aurait 1 couteau par page (mais je vendrais 500 exemplaires au lieu de 5000).
Moins beau qu'un magazine de montres, ma foi (d'abord, c'est tout à fait subjectif, il y a heureusement pour moi des avis différents), à 15000 euros la pleine page de pub, pour des tirages de 50,000, on peut faire beaucoup, mais nous ne sommes plus dans la même catégorie (si je vous donnais mes tarifs, vous pleureriez …).
Tu sais, lorsque la revue était la seule sur le marché français (avant l'arrivée d'Exca en 96), les meilleures ventes se situaient autour de 4000 ex, puis elles ont considérablement baissé (comme la qualité du mag d'ailleurs). Quand j'ai repris lPDC, les ventes avoisinaient 1700 ex en kiosque et il n'y avait presque plus d'abonnés, aujourd'hui, nous sommes revenus aux ventes d'avant 96, avec en gros, 1 petit millier d'abonnés, je crois que ce chiffre est assez proche du maximum qu'un mag sur les couteaux puisse faire en Francophonie.
Ensuite, le reste de tes remarques vaut pour toi et certainement d'autres lecteurs, mais je reçois aussi des remarques dithyrambiques, je sais faire la moyenne. La perfection ? Ma foi, les gens parfaits m'ennuient prodigieusement, mais heureusement, j'en rencontre peu, je ne la recherche pas, bien au contraire, je revendique le droit à l'imperfection et à la subjectivité, c'est ce qui rend les gens humains ! Peut-être es-tu parfait, dans ce cas, je compatis et ne peux rien pour toi. Parce que le parfait n'est plus perfectible, et c'est triste. Le jour où quelqu'un me dira que ma revue est parfaite … J'arrêterai séance tenante, car je saurai que je ne pourrais plus rien faire pour l'améliorer. Et puis, la perfection, c'est quoi ? Un mag qui te plairait à toi, mais pas forcément à d'autres … Dans ce domaine, comme dans bien d'autres, chacun a sa propre conception du beau, du laid, du parfait et du perfectible.
Pour les pubs, surtout celles qui sont dans les news, c'est voulu, car je les veux aussi informatives qu'une news. Je ne vois pas ce que cela change que ce soit une pub ou une news, l'essentiel est qu'elle donne envie d'acheter et les "petits" annonceurs, que sont les artisans comme David Lespect, Eric Parmentier, Lames de Sames, etc … Me disent qu'ils ont d'excellents retours. Et quand je passe une news gratuite, le retour est identique, pour moi, c'est le principal. Si les pubs sont au milieu des news, le lecteur la lit comme une news, si je les place à part, il zappe dans la plupart des cas (je l'ai vérifié).
Les espaces blancs sont nécessaires à la lisibilité, si tout est plein, on ne lit pas bien, d'ailleurs, les belles revues, qui pour moi font référence, sont sur fond blanc, et assez aérées.
Le net, j'avoue, je n'aime pas. Je suis de l'ancienne école, je voue un culte au support papier, je suis un dévoreur de livres, de magazines, je ne les jette pas, je ne sais plus où les mettre. Le net, oui, les forums, j'avoue que j'aime bien, car ils participent d'un échange, mais consulter (bêtement pour moi, mais cela ne concerne que moi) des sites … Non, je n'ai, pas le temps, je me sers du net comme d'un outil, rien de plus. Les couteaux, j'aime les découvrir sur les tables, et surtout, parler avec ceux qui les font, je déteste cet aspect impersonnel qui consiste à passer commande sur un site (mais je travaille au mien, car je sais bien que les habitudes d'achat changent). Je faisais dans un récent article, ce parallèle entre les rencontres en vrai et les agences matrimoniales (ou meetic), j'ai toute ma vie exercé une profession commerciale et je donne ma propre définition du vrai commercial : c'est un séducteur. Peu importe qui il séduit, il n'y a aucune connotation sexuelle, séduire l'autre, l'attirer dans son camp, le convaincre d'acheter, sachant que le vrai commercial peut changer de produit, c'est toujours lui qu'il vend et pas son produit. Plaire à celui ou celle à qui il a envie de plaire,, et surtout, luxe suprême, déplaire à celui ou celle à qui il a envie de déplaire. Cela a toujours été le sens que j'ai donné à ma vie. Mais pas plaire à tout prix ! Et surtout, pas plaire à tout le monde (parce que, qu'on le souhaite ou non, c'est un combat perdu d'avance !).
Il est possible que la presse papier disparaisse un jour, ce ne sera pas très grave, juste significatif d'une société qui ne me plaira plus, dans laquelle les gens seront collés devant leur écran, ne se parleront plus que sous des pseudonymes, sans vraiment se connaître (mais c'est moins contraignant que d'avoir de vraies relations, c'est sûr). Moi, ça me gène de parler avec toi sans pouvoir mettre un visage sur ton pseudo, mais je joue le jeu, c'est une nouvelle manière de communiquer, mais si je n'avais que celle-ci, je prendrais un calibre et le mettrai sous mon menton … Pan ! Je suis un homme de contact, je me rends le plus disponible possible sur les salons, je n'y suis pas toujours de bonne humeur (il y a parfois une certaine pression, et j'y vais quand-même pour bosser), mais j'y passe tout de même le plus clair de mon temps à discuter, et j'aime ça.
Quant à l'envie que le net peut donner d'acheter … Bof … J'ai acheté 3 couteaux à Lyon, et commandé 2. Mais si je ne les avais pas tenus en main, je ne les aurais peut-être pas achetés. Mais c'est valable pour moi.
Une chose au moins, qu'on ne pourra pas me reprocher,c'est mon "silence" : je viens, je lis, je réponds … On est d'accord, pas d'accord, mais on cause... Je ne crois pas me souvenir d'avoir jamais rencontré sur un forum, l'un de mes confrères de la presse spécialisée à découvert. Ai-je raison ou tort ? Je n'en sais rien, mais je ne pense pas que je changerai d'attitude.
Tu connais Blade Magazine, je suppose ? Voilà à quoi je ne veux pas ressembler (par contre, je veux bien prendre leur pub et leur tirage : 50,000 ex chaque mois, pour 35,000 ventrs, dont 12,500 abos !!! Mais c'est l'Amérique !). Et quand je rencontre Joe Kertzmann opu Steve Stackleford (ou mon copain Mark Zalevsky de Knifeworld), ils parlent d"amazing" quand ils évoquent LPDC, mais je sais aussi relativiser.