Ma cuisine c’est l’endroit où toutes mes passions peuvent s’exprimer.Ma cuisine c’est un endroit un peu magique ou des hommes vont se rencontrer ,partager un moment d’echange et de générosité,mais sans jamais le savoir.Il ne se retrouveront pas là à cause de la sorcellerie du marketing et de la pub mais plutot parceque la sincérité qui les habite transpire de leurs produits.
C’est ainsi que David le basque rencontra david de Montélimar.
Le premier est basque et ses yeux pétillent dés qu’on lui parle de troupeaux,d’élevage et de nature,sujet qu’on ne pouvait pas manquer d’aborder en attendant les enfants à la sortie de l’ikastola ou lors des réunions du besta talde.Voyant mon interet il laissa parler sa générosité et un vendredi midi,alors que je revenais du marché de saint jean de luz,il débarque dans ma cuisine pour m’offrir une épaule d’un de ces agneaux.”tiens c’est ceux que je fais pour la famille.Goute et dis moi ce que tu en pense!”
Touché par l’attention et connaissant le bon appétit de David je lui proposait de la manger ensemble ,dans la foulée.Comme on dit il faut battre le fer tant qu’il est chaud…”ne bouge pas assied toi là je vais te montrer quelque chose que j’ai en réserve depuis quelques temps”
Me connaissant, il fut trés surpris de me voir arriver avec un étui et pas avec une bouteille.Sa déception fut de courte durée car quand il dégagea le pliant et le caressa dans ces mains un sourire d’enfant illuminait son visage.En guise de commentaire il se contenta d’un sifflet qui voulait tout dire.
“tu vois ,c’est un autre David qui m’en a fait cadeau et j’attendais une belle occasion pour l’etrenner.C’est un jeune Forgeron de Montélimar qui vient de s’installer.C’est aussi lui qui m’a fait mon couteau de chef.”je m’empréssais alors de lui mettre dans les mains ce magnifique couteau .Je lui expliquais la lame en xc75 et la trempe sélective,le montage sur soie et le manche en cocobolo.
L’épaule sur le billot il fut alors facile de le convaincre de la justesse de ma théorie:”pour faire de la bonne cuisine c’est trés simple:il faut des bons ingrédients et surtout les respecter.Pour cela il ne faut pas les massacrer quand on les travaille.Un bon couteau c’est la base,deux c’est encore mieux!”
Joignant le geste à la parole je n’eu plus qu’à carésser la viande pour la débiter.Aprés l’avoir faite dorer je repris mes couteaux pour tailler les légumes que je mis à fondre dans une bonne vieille cocotte en fonte.
Bien sur travailler donne soif,alors David fit la connaissance de Jean François Deak,forgeron corse,qui nous fournit la bouteille de patrimonio et le tire bouchon pour l’ouvrir.Quand je vous dit que la cuisine c’est avant tout une histoire de rencontre..