On me demande régulièrement des conseils (en mp comme si c'était pour un coming out ) au moment d'aborder ce monde impitoyable (en apparence) qu'est USN. Je profite donc du fil sur l'espace vente d'ici pour donner MA vision de la chose si ça peut aider. Les prix dans leur majorité ont pas mal baissé depuis 10-12 mois, pour un certain nombre de couteliers réputés, on est même en dessous du "table price", la période est donc plutôt propice
Je précise ce n'est que mon expérience, et que quoique Suisse, je n'ai pas forcément l'approche la plus économiquement rentable. USN - j'y suis d'ailleurs entré au pire moment, avec les prix en seconde main les plus hauts - pour moi, ce n'est pas et n'a jamais été du business, mais du plaisir. Et c'est le premier conseil, d'ailleurs: pour les ricains (et aussi tous les autres gros animateurs du Cove - l'espace vente d'USN - ), ces deux notions ne sont absolument pas incompatibles. On pourrait même dire que faire du bon business fait partie du plaisir. Autant le savoir.
Du coup, le meilleur et premier conseil c'est "watch your wallet"! L'offre est tellement vaste (depuis que le boulot de plusieurs top frenchies a franchi l'Atlantique, on y trouve aussi leurs œuvres hein) que l'on peut facilement perdre la tête. Mais aussi se faire avoir: dès qu'une vente est réalisée, le prix est effacé (avec un raisonnement exactement inverse de celui qui, ici, nous le fait laisser). Autre piège pour les nouveaux arrivés: même les côtes paraissant stables peuvent soudain s'écrouler. Il suffit qu'une ou deux collections se vendent et "inondent" un marché qui n'est finalement pas si grand (il se produit plus de 800'000 Rolex par an, combien de couteaux des quelques quinze ou vingt couteliers hype du moment dans le même temps ?).
Le problème avec la mode, c'est que ça change. Même Mayo est pas mal à la baisse en ce moment, même si dans l'absolu on reste entre x1.5 et x2 ce que c'était avant 2009-2010. Les tendances, les nouveaux venus qui soudain flambent, tout cela s'anticipent dans les grands salons comme le BladeShow, et les trucs plus privés comme les USN Gathering ou les "tactical invitational", mais aussi par le bouche-à-oreille. Autant dire que depuis l'Europe c'est difficile voire impossible: à mon sens, il vaut mieux se fixer des règles selon son budget, et acheter ce dont on a vraiment envie. Et lorsque l'on sait que ce sera invendable, le faire en connaissance de cause. Sinon une fois que l'on vous connaît un peu, les échanges fonctionnent plutôt pas mal aussi. A propos de modes, elles fluctuent comme partout également au niveau des designs: ainsi le slipjoint "tactique" type Burke ou juste modernisé type Oeser a clairement le vent en poupe. Même là-bas, l'overbuilt est moins demandé et il me semble que la demande augmente pour les "petites" pièces, en dessous de 190 m. Alors qu'il y a quelques années beaucoup voulaient du 220mm et plus. Les lois de port deviennent restrictives même aux USA, ceci explique sans doute cela.
Par contre, qui dit business dit aussi règles. Il n'y a que très peu de ventes foireuses sur USN! En cas d'insatisfaction sur le couteau reçu pour des raisons objectives, le deal est annulé (l'une des explications pour laquelle une partie non négligeable des vendeurs n'envoient pas en dehors d'Amérique du Nord). Sinon un "deal" est considéré comme final. Pas de "je n'ai pas les sous" ou "je te l'ai réservé mais je renonce à la réflexion", à moins de vouloir tomber dans la catégorie des vendeurs/acheteurs infréquentables, liste qui est tout-à-fait publique. Comme les prix sont libres, il vaut donc mieux réfléchir AVANT de constater que finalement c'est bien cher pour ce que c'est. C'est pourquoi également il est tout à fait usuel de demander davantage de photos, voire une vidéo à au vendeur.
Enfin, malgré le nombre de visiteurs et ce fonctionnement qui peut paraître bien mercantile à nos yeux, USN est une vraie communauté. "Your word is enough, you are USN": dans le Cove ainsi que sur les réseaux sociaux, être un "suspect" avec quelques références à son actif ouvre bien des portes. Mais forcément, la confiance, ça se mérite...