J'ai acquis récemment un super petit couteau "de cou" d'Albin Deloison, alias lgwt sur neoczen. Je l'ai pris sans étui afin de pouvoir m'amuser à le faire moi même et à essayer un petit repoussage. Ce sera mon deuxième étui, et le premier essai de repoussage (le précédent a été sculpté… au couteau!) Voilà le couteau, avec une photo qui ne lui rend pas honneur mais la météo est pas trop au rendez vous en ce moment...
Pour faire plaisir à Maria, je mets un petit WIP de (piètre qualité, mais l'intention est là!)
Première étape, dessiner l'étui. Facile, on part de la forme du couteau et on dessine autour, en prévoyant les coutures et ici les rivets.
Seconde étape, faire un patron en carton qui servira à découper le cuir puis à tester le glissement du couteau dans le futur étui (et anticiper le moulage). Donc on décalque...
Puis on découpe...
Troisième étape, on vérifie que le patron convient bien au couteau, en fabriquant un étui moulé en carton véritable (c'est la classe). Le choix judicieux du carton permet d'avoir un étui pré-décoré du meilleur goût
Je teste ensuite l'entrée, la sortie et la tenue du couteau dans ce pseudo étui, et vérifie que les endroits où je pense mettre rivets et couture conviendront. Jusqu'ici, tout va bien ! Ensuite on va découper le cuir. Un peu plus large que de besoin, pour avoir de la marge. Je trace les contours au crayon gris... Vu que le couteau coupe du tonnerre, avec une lame et une pointe très fines, il va bosser sur la découpe du cuir. Pas réussi à prendre une photo en action...
Etape suivante, plus difficile... avant de mouler l'étui, je dois dessiner le motif que je veux essayer de repousser. Après pas mal d'hésitation et beaucoup de temps à regarder google images, les étuis de bruno duffort et d'autres artistes, je me lance. Après un peu d'application et une bonne usure de la gomme, j'obtiens quelque chose qui me convient et qui, pour moi, ne dénote pas avec le style du couteau. Un dessin figuratif floral ou végétal n'aurait pas trop convenu. Là on est entre le végétal et l'abstrait, ça me va j'aime bien.
Ensuite, je mouille puis je décalque le dessin et je marque le cuir au niveau des zones qui seront repoussées, du côté qui sera aplati, et surtout pas au niveau des lignes (qui seront tracées au swivel knife, pardon, couteau à ouvrir).
Arrive l'étape délicate du dessin au swivel knife, une première pour moi. Ca se manie très bien, mais je ne maîtrise pas du tout et du coup je m'éloigne un peu du dessin. Autant les courbes larges sont faciles à tracer, autant je galère sur les courbes étroites et les angles aigus. Et j'étais tellement dedans que j'ai oublié de prendre une photo!
Après, il faut repousser le cuir sur le côté des lignes tracées, avec les "outils" du bord, car je n'ai qu'un seul matoir pour le cuir et il sert à faire des lignes d'ombrage (je crois). Du coup, j'essaye avec un peu tout ce qui pourrait marcher. Outil à tracer le cuir, aiguille (pour le creux le long de la coupe), lissette, et même le côté du matoir (pas évident).
Pour les quatre zones à repousser le plus fortement (et qui seront teintes en noir à la fin), j'essaye un peu tout ce qui passe pour bien enfoncer le cuir, et c'est le matoir à ombrer qui est, logiquement, le plus efficace. Comme je veux un effet "petits points" ou "peau de crapaud" et pas des lignes, je passe un coup de lissette sur les lignes faites par le matoir, et je tapote ensuite au pointeau pour avoir l'effet petits trous.
Et en dernier, je complète le dessin avec quelques lignes complémentaires tracées au swivel knife. Plus ou moins réussies selon l'endroit!
Après une heure ou deux de "travail" dessus, j'obtiens le résultat ci dessous, qui moi me convient. Bon, c'est pas fantastique, mais pour un premier, ça aurait pu être pire et moi ça me plait pas mal.
Dernière étape de l'après midi, avant de laisser sécher, le moulage de l'étui. J'avais adouci l'intérieur du cuir au niveau de la ligne du pliage, à la rainette, mais j'ai oublié de prendre la photo. Je re-mouille le cuir et je mets en forme au doigt et un peu à la lissette. En essayant de ne pas effacer le marquage des ombrages (le cuir étant mouillé, c'est facile à corriger ensuite).
Et le résultat à cette étape, avant couture :
D'un point de vue tenue du couteau je pourrais peut être me passer de mettre un intercalaire de cuir au niveau de la couture, mais je crains que le tranchant très efficace du couteau ne vienne abîmer la couture, donc bon je vais en mettre un quand même. Là le cuir finit de sécher tranquillou, je vais pouvoir préparer l'intercalaire pour faire la couture demain si tout va bien. En attendant j'espère fort que la teinture masquera les petits et gros défauts de fabrication
Merci de votre attention, et je prends avec plaisir les remarques et conseils qui permettront d'améliorer le travail.