Ça faisait longtemps, trop longtemps: tous les précédents we au boulot, ou à faire du mortier... Pas beaucoup de temps pour emmener mes couteaux en promenade. Donc ce samedi, direction la montagne, au dessus de chez moi. Deux kilomètres en voiture, et c'est parti sac au dos. Il fait froid, il a neigé, un petit grésil. Je monte assez vite à 1300 m: le sol est gelé, glace partout.
En émergeant du bois en altitude, petit vent glacial, ciel gris, plombé. Je redescend un peu , trouvant refuge dans le bois. Les Sapins et épicéas protègent assez efficacement de la neige. Contre un rocher, un bel emplacement pour la nuit.
Il faut tailler des piquets pour le tarp, le Couteau de Bruno est une merveille pour ça; la finesse de la lame est un avantage pour tailler quoi que ce soit, alors que le XM18 et son profil de brutasse sont à la peine. Il n'y a rien à faire mais une lame trop épaisse devient parfois un handicap.
J'amasse un peu de bois pour la nuit: facile, il suffit de se baisser pour le ramasser. normalement j'utilise une hache, mais pour me la jouer bushcraft, j'ai pris un vrai couteau de camp, le GC. Sur le bois sec à la base des sapins, son poids et son inertie assure le boulot: ça casse plutôt que ça coupe, ça travaille comme une hache. Et comme la hache ça coupe sur le bois vert...Il faut savoir utiliser un tel couteau, et ça ne marche pas du tout comme mon Bowie par exemple, beaucoup plus fin. Avec le Bowie on coupe, ici on casse le bois sec.
Tarp en place, le feu est prêt. Pour dormir tranquille 10 cm d'aiguilles d'épicéas; grand confort (si si...) et isolation au sol. Efficacité absolue, bien plus radical qu'un matelas de sol. Tout de même le matelas par-dessus protège. ( dilemne: les aiguilles, ça crève les matelas auto-gonflables; il faut prendre le poncho en guise de tapis de sol)
Grand classique de la nuit en forêt, réveil à 3h du mat: grosse averse de neige, grand froid. Hum... je n'ai pas le vrai duvet d'hiver: ça caille. Bon j'en suis quitte pour rallumer le feu.
Six heures du matin: les premières traces dans le peu de neige de la nuit... L'hiver est parti.
Epilogue:
Il faut parler de couteaux. Je voulais tester ce GC, pour ce pour quoi il est fait. Pas de doute c'est un vrai couteau de camp. Je ne reviens pas sur les mérites comparés de la hache et du couteau de camp (la hache reste ce qui se fait de mieux pour couper du bois), mais c'est un vrai plaisir de jouer à l'homme des bois avec ça. Ça cogne, ça frappe, ça coupe, ça casse. Couteau de brute, moi j'aime ça. Bon ce n'est pas vraiment fait pour les petits travaux, ni pour manger!
Le couteau de Bruno Duffort, un peu typé Nessmuck: lui et moi sommes inséparables aujourd'hui. J'ai déjà dit tout le bien que j'en pensais.Indispensable à tout mountain man, à tout coureur des bois.
Hinderer XM18: couteau rigolo, le flipper ça amuse. Clairement la lame est très épaisse; handicap pour manger, pour tailler du bois. Mais il tient dans la poche, mais il est indestructible. Dans les bois je ne me gêne pas pour me ballader avec des fixes de 30 cm (à la maison aussi d'ailleurs), mais c'est vrai que celui qui bosse dehors, en équipe, préfèrera parfois un couteau de poche. Hinderer a sur son site la photo d'un de ces potes qui bosse sur un navire océanographique en Antarctique; voilà bien l'idée que je me fais de l'utilisation d'un tel couteau (les autres photos de son site ne sont pas regardables, sauf pour les fans du 2ème amendement).