Dans le chamanisme, asiatique ou amérindien, on trouve, en effet pas mal d'objets réalisés avec des parties animales ou humaines.
Par contre, chez les amérindiens, une partie d'un animal réputé dangereux (ours, loup, puma, et...), symbolisait le courage d'un chasseur. Comme d'ailleurs, chez les tribus guerrières, le scalp symbolisait le courage d'un guerrier... Sans vouloir polémiquer, une "croix de guerre" a à peu près la même signification : à chaque civilisation ses décorations pour "faits de guerre"…
Les plus beaux couteau-mâchoires, les anciens (mais aux USA, ancien n'a pas la même signification que dans la vieille Europe...), datent d'avant la colonisation massive et sont munis de "lames" en novaculite, silex ou obsidienne (les amérindiens d'Amérique du nord ne connaissant pas la métallurgie). Les lames étaient fixées avec de la résine et des tendons et pouvaient être remplacées en cas de casse (c'est le manche qui avait de la valeur et qui pouvait se transmettre à son fils). Ensuite, sont arrivés les objets de troc, dont des lames en acier, qui furent montées, d'abord par les amérindiens, puis par les trappeurs. Les étuis étaient particulièrement splendides, dans certaines tribus, rehaussés de très beaux travaux de perles.
Celui-ci, pas très ancien (environ 1900) a fait 3500 $, il y a quelques années, dans une vente aux enchères. Les objets amérindiens connaissent une montée des prix exponentielle, depuis quelques années.

On a trouvé pas mal d'objets de fouille de ce type, qui montrent que des mâchoires de cervidés étaient également utilisés - et là, on ne sait pas si c'est l'esprit de l'animal que le chasseur cherchait à s'approprier, ou tout simplement le côté pratique et pérenne de l'os)

Quelques artisans américains continuent d'en proposer de belle qualité, mais trop souvent, ce sont des daubes infâmes.
Celui-ci est très correct et bien dans l'esprit amérindien.

Cela dit, il n'y a pas que les amérindiens qui ont eu recours aux machoires et autres os : on en a retrouvé en Europe et en Asie, qui datent du néolithique.
L'homme a toujours utilisé ce que la nature lui donnait et, pour moi, les couteaux qui m'ont le plus fasciné et me fascinent encore, ce sont ces poignards papous en os de casoar, taillé en sifflet.


Ce dernier (Musée du Quai branly) est à mes yeux, tout bonnement sublime. Et je serais prêt à y mettre pas mal d'euros...
