Roland L a écrit:Et on est bien d'accord qu'il s'agit de pièces industrielles où le designer (encore un statut différent) est éventuellement valorisé, comme une relique de l'histoire. Rien a voir avec la conception commune de la coutellerie d'art ni même de l'artisanat (ce qui est en réalité la même chose).
L'artisanat peut être créatif mais ce n'est pas une obligation. L'art doit être créatif et n'est pas nécessairement le fruit d'un savoir faire. Deux fonctions, deux façons de Faire.
Pas besoin de critiques pour qu'un artisan se fasse une réputation, par contre aucun artiste, si puissante sa créativité soit-elle, ne se fera une place dans le monde de l'art sans les critiques d'art.
Une œuvre d'art doit interpeller, véhiculer un message pour avoir une raison d'être (particulièrement depuis l'avènement de l'art conceptuel mais même avant). Un œuvre artisanale peut juste être belle et tout le monde est content.
Par ailleurs le terme même d'artisanat d'art induit une gradation qui touche à la hiérarchie : artisanat < artisanat d'art < art, donc en pensant se hisser au dessus de l'artisanat, on se condamne à rester en dessous de l'art.
Pour moi l'artisanat mérite d'être au même niveau que l'art, c'est un peu ce qui se pratique au Japon. Et je préfère aussi l'artisanat quand il est créatif. Par exemple je préfère un Nicolas Couderc à un Pascal Graveline mais ce sont juste mes goûts. Tous deux sont de superbes artisans qui contribuent peut-être plus à nourrir culturellement notre société que certains artistes médiocres.
C'est beau et bien écrit ça