DagueHaubert a écrit:Crocuta a écrit:c'est quoi ces histoires de fil ?
C'est l'histoire de Roland - non, pas le nôtre : celui de Roncevaux - qui portait des dessous de soie, car la soie ne garde pas l'odeur de la cotte de mailles.
'faut dire que ça pue, une cotte de maille, le sang, la sueur, la pisse, les phéromones … très viril pendant la bataille, mais peu engageant lors des chassés-croisés courtois qu'affectionnaient les damoiseaux en ces temps obscurs …
bref - comme disait Pépin -
Roland, donc, un jour vit une jeune Isabeau et entreprit de la séduire vite fait - elle lui plaisait moyen, en fait, mais après une campagne de quinze mois, il se serait tapé une guenon, eusse-t-il eu l'occasion de le faire. Or donc, il lui promis de lui faire tâter Durandal comme récompense à ses ardeurs, mais la gueuse était non seulement moche mais également inculte - comme souvent en ces temps obscurs. Elle comprit donc de travers et cru qu'elle allait tâter "du randall".
A vrai dire, elle ne vit pas bien ce que cela pouvait bien être, mais en plus d'être moche et inculte, elle était aussi un peu simplette et avait donc l'habitude de ne rien capter aux paroles des nobliaux. Cependant, comme il avait l'air de tenir ce randall en haute estime et qu'il avait de toute manière droit de cuissage, elle accepta de se plier aux exercices sus-nommés.
Làs, l'acte n'arriva pas à son terme, car en plus d'être laide, inculte et niaise, elle était aussi pochetronne et s'endormit avant de recueillir sa récompense.
Cependant, les paroles ne s'envolèrent point car bien que laide, inculte, niaise et pochetronne, elle n'en était pas moins mère de quinze enfants, dont sept survécurent assez longtemps pour avoir une descendance et apprendre le vocabulaire de leur mère - qui souvent leur promettait de recevoir "du randall" s'ils se comportaient bien. Ils émigrèrent de manière plus ou moins forcée en Angleterre et parmi leurs descendants on trouve des passagers du Mayflower …
C'est ainsi qu'un quiproquo de beuverie devint le synonyme dans l'inconscient collectif d'une sorte de graal indéfinissable récompense suprême de ses bonnes actions supposées.
C'est en fait la vraie raison de pourquoi les américains aiment tant les couteaux "du Randall". Et comme certains aiment tout ce que les américains aiment, la mode est parvenue jusqu'à nous : la boucle est bouclée.
Le corrolaire, c'est que plus personne ne s'appelle Isabeau. Curieux, non ?
En plus, a sa mort, Isabeau fut enterrée dans une vraie tombe, ce qui était rare à cette époque, ou seule les famines etaient nombreuses...
Ses 7 enfants l'enterrent donc dans une vrai tombe, en dur, en dalle...
Je suspecte que cela aussi favorisa la dispersion de cette expression...
fred, un jour, je serais comme DH !
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