Le culte du couteau "survivor" est apparu au début des années 80, avec Rambo. Toute personne ayant réellement vécu dans un milieu naturel hostile sait parfaitement que le secret de la survie est dans l'homme, pas le couteau. Les indigènes du bush ou de l'amazonie s'en sortent très bien avec une vieille barre de métal rouillée à peine aiguisée, pour débiter un macaque au dîner, ouvrir une noix de coco et filer un coup sur le museau d'un jaguar un peu curieux (très rare, comme le savent tous les spécialistes).
Le reste, acier SDY-380 brut de forge, GPS dans le manche, trousse de chirurgie intégrée, scie sur le dos de la lame, télémètre laser, c'est du gadget destiné à satisfaire nos égos de consommateurs occidentaux gavés de cinéma d'action.
Et ça les fait bien rire, les autochtones, de voir ces "blancs" couverts de crème solaire, de répulsifs à moustiques, équipés de pompes de "trekking" à 200€, de casquettes anti-insolations, de couteaux dignes de Rambo 36, de 4x4 rutilants sortis de l'usine... Surtout quand ils sont, au bout de trois jours, dévorés par les insectes, brûlés au 3e degré par le soleil, embourbés dans la première flaque d'eau et qu'ils ne peuvent plus marcher à cause de leurs ampoules
C'est une tendance constante de nos sociétés modernes et capitalistes: se fier plus à l'objet qu'à l'homme. Pourtant, nous devrions savoir que, tout comme l'habit ne fait pas le moine, le couteau ne fait pas le Tarzan