Ces temps-ci j'ai décidé de relire Dracula (édition de la Pléiade, tout ça), et donc, forcément, j'ai décidé de me munir de gros couteaux dont il est mention dans le roman : un Bowie, et bien sûr un kukri, les deux étant utilisés pour mettre fin au règne de terreur du personnage titre. Pour le Bowie, vous avez déjà vu ce que ça a donné, j'ai opté pour du neuf ; mais par contre, pour le kukri, j'ai décidé de procéder autrement.
En effet, il y a quelques semaines, Matt Easton de la chaîne youtube scholagladiatoria a sorti quelques vidéos pour parler du site internet Atlanta Cutlery Corp., qui a en fait, il y a plusieurs années, racheté une grosse quantité de kukri de stock de l'armée népalaise. Oui, carrément. Faut croire qu'ils voulaient faire de la place dans les hangars, donc ils ont mis en vente tout le bazar, et Atlanta Cutlery Corp. a racheté les chlasses. Bref, ils proposent deux modèles de kukri (le "BhojPure", modèle standard, et le "Longleaf", le gros modèle) qui sont tous deux datés d'avant 1890, date à laquelle ils ont été remisés en stocks après avoir été noyés dans la graisse. Et Dracula, c'est les années 1890, donc ça tombait bien !
La vidéo en question :
Vu le prix abordable, j'ai donc décidé d'en choper un. J'aime assez la forme des kukris, mais les modèles modernes sur lesquels j'étais tombé m'avaient pas convaincu, aussi je me suis dit que je pouvais bien me laisser tenter par un authentique et ancien. J'ai donc opté pour le modèle standard, dit "BhojPure".
Après quelques avanies par DHL (livraison tentée 3 fois, frais de douane, etc.), je me retrouve enfin avec la bête dans les mains, ou plutôt sur la table :
Évidemment, complètement recouvert de graisse, aussi je lui fais subir un nettoyage tranquille (tampon Jex et eau chaude, puis un coup de laine d'acier et WD40, un coup de pierre d'argile, et zou). Pour le manche, un bon coup de frictionnage au Ballistol, et il retrouve visage humain. Certes, il a servi, ça se voit - le fil est marqué, il y a des rayures - mais j'ai envie de dire, il a pas été fait pour la vitrine, ce machin-là.
La lame fait un bon centimètre d'épaisseur au dos, mais le couteau m'a paru curieusement léger ; faute à une émouture d'abord plate légèrement concave, puis à peine convexe au niveau du tranchant. Du coup, malgré sa lame de 32cm, il ne pèse que 600g. Très agréable en main je dois dire, et il avoir une sacrée coupe.
Les signes distinctifs du kukri, la double gouttière, le petit zigouigoui et le montage à soie. Par contre la soie n'est pas rivée au cul mais assemblée seulement au ciment. Faut croire que c'est assez solide comme ça. Il y a un jeu très léger, dans le pire des cas si le ciment est trop vieux et pète il y a moyen de le remonter sans trop de souci, c'est l'avantage. Mitre en acier (ou en fer).
Il y a même une sorte de distal taper, si on veut.
Chose intéressante, le manche vrille dans le sens horaire, le "pommeau" n'est pas dans l'axe de la lame... mais ça a l'air fait à dessein. En tout cas ça n'a pas l'air d'affecter la prise en main. En tout cas, très chouette objet, parfait pour trancher la gorge d'un méchant vampire qui vous harcèle ! Ou pour avoir un témoignage de l'histoire du Népal, au choix.
Dernière édition par Bedreskungs le 15 Sep 2020 10:50, édité 2 fois au total.
Ungl unl . . . rrlh . . . chchch . . . [H.P. Lovecraft, The Rats in the Wall, 1923]
"Selon les statistiques, il y a une personne sur cinq qui est déséquilibrée. S'il y a 4 personnes autour de toi et qu'elles te semblent normales, c'est pas bon." JCVD