Donc du temps.. pour vous faire partager « mon amour » pour ces couteaux (pas question que mon amie lise ça !).
Donc un Bowie sans garde, un « sur-mesure » fixe plus petit, et un pliant à cran, un vrai couteau de « frontiersman » comme le dit PH. Il est clair qu’équipé comme ça, je peux partir pour le Klondike.

Le « Bowie » sans garde, ou plutôt, un grand couteau de chasse. Plate semelle, XC75, lame de 17 cm, total 28,5 cm, épaisseur 4 mm, manche en noyer noir, ligature tendon de cerf. Etui joliment travaillé.


Jolie ligne de trempe… (ok on la voit mal sur mes photos)

La lame reste fine, guillochage sur tout le manche et partie de la lame

Comme on le voit ici, c’est déjà un grand couteau. J’ai vu ici et ailleurs que c’était la mode des lames épaisses, produisant des couteaux issus de croisements entre machettes et haches : même si j’aime aussi ce style (mastoc, balèze, bourrin ?), ici rien de cela. Le couteau est imposant, mais élégant. Et solide : quelques mm d’acier en plus seraient bien inutiles. La taille du couteau le réserve « au gros œuvre » (même si Brad Pitt dans légende d’Automne pèle une pomme avec un couteau de 30 cm).

Le mariage entre le noyer et l’acier est tout simplement extraordinaire : grande sobriété, côté « Old West » prononcé. En fait la patine donnée par PH à ses lames est magnifique. Ce n’est pas pour rien si le couteau est photographié sur son site à côté d’un fusil à poudre noire : c’est exactement l’effet que cela produit : on dirait de l’acier à canon…
Un mariage entre le fer et le bois qui sent la poudre. Je ne sais si je me fais comprendre mais c’est la meilleure image que je puisse donner de l’impression dégagée par ses trois couteaux.
Pliant à cran « frontiersman ». Du costaud, du solide,

Manche en bois de cerf légèrement rosé, superbe, et surtout un dessin de lame à se pâmer. Le bois de cerf lui donne un côté moins austère qu’aux deux autres. Mais le style global est le même. Je reprends ce que je disais plus haut : plutôt « Klondike » que « Navajo ». C’est avec ce genre d’outil que les frontiersmen ont fait passer la frontière d’Est en Ouest., du Sud au Nord. C’est avec ça qu’on part trapper, ou chercher de l’or. Pas le couteau d’indien, mais celui du trappeur, de la ruée vers l’or. (Je fantasme ?: oui , mais ça me plaît !)

la lame est cette fois –ci relativement épaisse (3 mm pour 9 ,5 cm de long). Montage parfait (je ne suis pas spécialiste, mais rien ne bouge).

Les dimensions du couteau sont « raisonnables ». Il ne quitte pas ma poche.

Même remarques concernant l’extraordinaire patine de l’acier, et à l’usage la lame est de plus en plus belle, à tel point que je me contente de l’essuyer, sans jamais utiliser de produits abrasifs.
Enfin le dernier : croisement entre le manche d’un pliant « frontiersman » vu sur son site ,

et la lame du pliant ci-dessus, grande mitre, manche noyer… En gros je voulais un fixe, mélange de ces deux pliants (ben quoi?)
J’envoie ce dessin à PH :

Lui celui-ci :

Et me fait ça :

Lame XC75 de 11,2 cm, total 22,2cm épaisseur 4,5mm à la garde , montage plate semelle, manche noyer et mitre en « acier » (ben quoi ? c’est pas assez précis ?)

Le couteau n’est pas très grand, assez lourd (j’adore !), plus « bourrin » que les deux autres. PH fait des couteaux plutôt fins et élégants je trouve : c’est moi qui lui ai demandé de faire un truc plus épais (bref c’est de ma faute). Mais c’est exactement ce que je voulais : le couteau est bon à tout faire : sa taille permet de l’utiliser pour tout ; mais surtout il dégage une impression de puissance extraordinaire. Pour tailler du bois il est redoutable, et cela va beaucoup plus vite qu’avec le gros « Bowie ».


L’étui est en cuir rigide recouvert de peau de cerf. Je le trouve superbe.

Les trois engins ont des tranchants redoutables, tiennent bien le fil, d’autant plus que je ne prends pas soin de mes couteaux. Je les utilise beaucoup, n’importe où : mouillés par la neige, mal essuyés, ils coupent dans les assiettes, je les laisse tomber… hum… Ils s’affûtent facilement : je n’y connais rien mais avec un kit Spyderco, affûtés une fois par semaine en trois minutes, ils rasent toujours.
Je n’ai pas d’autres mots pour décrire ces trois couteaux à part ceux de PH: « des couteaux de frontiersmen ». Je suis émerveillé par l’aisance avec laquelle PH retranscrit ces sensations et vous replonge dans cette époque. Ce sont pourtant des créations originales, pas des copies. Bien des couteliers américains font de très jolies choses dans ce style, avec des finitions exceptionnelles, mais là c’est l’âme du couteau qui fait toute sa beauté. Je rajoute même que le degré de finition incroyable de ces couteaux américains nuit à leur authenticité, et qu’ils oublient derrière cette qualité extrême ce qui faisait l'esprit de l'époque. (J'ai lu ici même Bruno Duffort qui disait qu'il préférait un couteau mal fichu avec une âme qu'un truc parfait sans rien derrière...)
Autre remarque : entre le dessin initial et la fin de la réalisation du dernier fixe, moins de 10 jours. C’est un détail qu’il faut souligner.
Avec ce troisième, je croyais avoir fait un peu le tour de la question. Mais j’ai vu chez PH un Bowie, qui m’a bien tapé dans l’œil !