Batonner a 90° par rapport aux fibres c'est pas si choquant que ça, on batonne pas toujours pour fendre du bois, et sur certains bricolage ça peut être pratique d'avoir une coupe nette et précise. Il m'eut arrivé de faire ça pour faire un tenon notamment, ou des encoches
Bon c'est con on voit pas le grain sur sa vidéo. Mais à mon avis, qui n'engage que moi (et sans parler d'un éventuel problème de tth), l'allègement de la soie est mal foutu: trop de matière enlevée dans une zone qui en général va encaisser le plus dans les stress latéraux. À vu de pif on a une réduction de la surface de section de bien 80% par rapport au ricasso, et a priori sans traitement différentiel, peu etonnant que ça pète à cet endroit, malgré les plaquettes micarta qui sont censées pouvoir rigidifier cette zone.
Après le lancer de couteau c'est un truc qui est assez traumatique pour les lames faut avouer, la plupart des couteaux de lancer sont souvent exclusivement réservé au lancer car ils ne sont pas traité de façon à avoir un taillant et le garder comme pour un outil, c'est volontairement traité mou souvent, voir on ne trempe que la pointe avec un gros revenu derrière, du peu que j'ai observé les couteaux de lancer.
La zone a la jonction lame/manche est une de celle qui douille le plus quand on rudoie un peu un couteau, dès les étapes de conception faut voir à pas fragiliser cet endroit plus que de nécessaire (je précise que tout ce que je dis est dans le cadre de couteaux d'extérieur solides, type camp etc. Sur un puukko destiné à faire du copeau, on s'en fout de tout ça)
Mais les amorces de rupture dans ce contexte c'est une vrai préoccupation pour moi. Des exemples de trucs rédhibitoires (toujours pour moi):
- Une mitre ou des plaquettes avec deux trous de rivet alignés perpendiculairement au couteau (j'ai vu des Enzo Trapper ancienne version, plus ajourées que les nouvelles, et ça casse sur ces trous là précisément)
- Des cannelures/jimping. Déjà ca sert à rien à mon avis, à part se poncer le pouce. Puis c'est rare que le pouce ne glisse jusqu'à la pointe, faut avouer, mais c'est un truc parfait pour avoir une lame sécable
- Un poinçon bien marqué avec une ligne perpendiculaire à la lame (deux tramontinas cassées à mon actif, c'est toujours sur la barre verticale du T de Tramontina que ça c'est cassé)
Pas de traitements différentiels (trempe sélective ou revenu sélectif sur trempe integrale, perso je préfère cette dernière option)
- tout rétrécissement de section doit être un minimum progressif, sans angle droit, donc de beaux arrondis (pas forcément besoin d'un rayon de courbure énorme ) et propre. Le nombre de Kabar aux soies découpées à angle droit qui pètent directement sur cette zone, on ne les compte plus. Et c'est pourtant censé être un couteau de combat/militaire.
Alors ya des trucs qu'on peut arranger soi-même. Sur les indus, si le manche est démontable, n'importe qui peut envoyer un revenu sélectif sur cette zone, faut un petit chalumeau et un bac d'eau et ça roule. Mais pour un industriel j'imagine que c'est très compliqué à mettre en oeuvre les traitements différentiels, j'en ai jamais vu perso.
Mais pour le coup ici on ne me fera pas penser qu'une lame de Tracker ne doivent pas être prévue pour encaisser un minimum, ca a tout les codes d'un couteau de camp, en général c'est pas pour la cueillette aux champignons.
Sachant que c'est toujours mieux, je trouve, de prévoir plus de solidité que nécessaire. Là on parle de bris de lame, mais une lame qui pète comme du verre sur une action de coupe a la volée, ça peut être très dangereux pour l'utilisateur. Perso j'ai pas mes lunettes en polycarbonate quand je vais en bivouac, je vois personne le faire non plus (à tort peut-être hein). Mais un morceau de lame de machette qui se pète sur un gros coup, c'est déjà une forme de roulette russe, un peu.
Bon pour tempérer un peu tout ça je reconnais aussi que je suis très bourrin avec mes lames, et donc assez pointilleux sur les aspects de robustesse d'un outil.