Et en effet, pas besoin d’être clairvoyant pour remarquer que parmi les matériaux actuellement très en vogue pour la fabrication des manches de couteaux, on trouve en place de choix ce métal emblématique qu’est le titane. En fait, si on veut être juste, il vaudrait mieux dire que ça fait quelques années que ça dure, et ça n’est pas près de s’arrêter.
MAIS POURQUOI CE CHOIX ?
On pourrait dire que c’est du à l’aura mythologique que l’on ressent autour de ce métal : le titane a pour réputation populaire d’être l'un des alliages métalliques les plus durs et légers, d’être pratiquement indestructible.
D’où vient cette réputation ?
Passons sur son nom, car de nos jours, l’évocation de ces divinités primordiales géantes ne provoque guère d’écho dans nos esprits matérialistes …

Indestructible ? Certes, les propriétés du titane et de ses alliages sont intéressantes mais la réputation du titane vient de loin.
La gestation du titane a été une des plus longues de l’histoire de la métallurgie moderne : découvert en 1791, on ne lui donne un nom qu’en 1795, et sans rien savoir de ses propriétés – et pour cause puisqu’il faut attendre 1910 pour obtenir du titane pur en laboratoire, 1939 pour réussir une recette industrielle et les années 1950 pour voir apparaître les premières utilisations !!
Et quelles utilisations : ses propriétés lui confèrent des applications en aéronautique (jusqu’à 9% de la masse d’un avion), maritime militaire et civils (blindages porte-avions US, coques sous-marins russes), en médecine (prothèses osseuses) …
De quoi marquer l’imaginaire collectif, non ?
Dans les faits, le titane possède
un rapport résistance mécanique sur masse nettement plus élevé que les autres métaux,
conserve ses propriétés sur une plage de température étendue,
développe une couche d’oxyde très adhérente, très dure et colorée grâce à laquelle ce métal une résistance supérieure à la corrosion (plus que les aciers inox),
une très faible conductivité thermique et une biocompatibilité similaire à l’or.
Mais tout cela est au prix d’une production très onéreuse, à la fois pour l’élaboration du métal et de ses alliages et pour sa mise en forme.
Ajoutez à cela une mauvaise tenue à l’usure et une tendance au grippage qu’aggravent les traitements de surface de type anodisation et vous comprenez pourquoi ce n’est pas devenu le matériau universel.
Sauf en coutellerie tactique !
LA TACTIQUE DU TACTIKOHL :
Dans le domaine du couteau tactique, ce métal a pris la part du lion depuis quelques années.
Ses indéniables propriétés de légèreté, de solidité, d’inoxydabilité et de faible conductivité thermique en font de fait un matériau idéal pour un couteau destiné à barouder. Sans compter le fait que son coefficient de dilatation est très proche de celui de l’acier (moitié moins que l’aluminium).
Comptez en plus les jolies couleurs, l’aura hi-tech sur laquelle les fabricants ont largement communiqué, et on comprend pourquoi le titane est devenu incontournable et déborde largement du couteau tactique, le couteau de gentleman en utilise de plus en plus.
En effet, il permet de donner une valeur d’estime importante même à un couteau qui a pourtant une vocation d’utilitaire et de ce fait crée un créneau commercial particulièrement rentable.
Car ne nous trompons pas, le surcoût de réalisation par rapport à la solution de substitution qu’est l’aluminium dans le domaine des couteaux tactiques est largement démultiplié dans le prix de vente : les acheteurs étant demandeurs, la roue éternelle du commerce tourne à plein régime …
Longue vie au titane !!