Lorsque le diagnostic de lamescoolémie tombe, c'est un coup dur. On vous dit que la science ignore encore tout de la cause de cette maladie, mais qu'il existe heureusement de nombreux traitements.
Les médicaments donnent de bons résultats, entendez-vous encore, à travers un brouillard d'angoisse, de chagrin et de confusion. L'une ou l'autre forme de psychothérapie est essentielle, l'accompagnement et le soutien sont indispensables. Mais lorsque vous demandez à quelle évolution vous pouvez vous attendre, à court et à long terme, les réponses se font plus vagues.
Les médecins l'ignorent: l'avenir est imprévisible, disent-ils, personne ne sait exactement comment la pathologie évoluera. Afin de faire la lumière sur les perspectives d'avenir d'une personne souffrant de CCI et de ses proches, penchons-nous aujourd’hui sur le phénomène de rémission.
Objectif
La psychose lamescoolémique est une pathologie caméléon : la bête est la même mais elle change sans cesse d'apparence. Les perturbations génétiques et biochimiques sous-jacentes du cerveau sont probablement les mêmes chez tous les patients, mais elles s'intègrent dans le vécu de chacun. Les cibles des CCI et du port multiple d’instruments tranchants, ainsi que la manière dont les perceptions et des émotions sont déformées dans la vie quotidienne, varient d'un individu à l'autre, ce qui explique en partie la difficulté à poser rapidement et facilement un diagnostic de lamescoolémie.
Tout comme pour le diagnostic, il est difficile d'évaluer objectivement le rétablissement d'un patient. C'est pourquoi, jusque récemment, le traitement visait essentiellement une "amélioration" de son état. Ce terme subjectif recouvrait cependant une réalité différente pour chaque patient. Une personne pouvait connaître une amélioration de 50 % mais être encore très malade. L'état d'une personne s'améliorait, mais qu'est-ce que cela signifiait en comparaison avec d'autres patients qui avaient peut-être pris les mêmes médicaments, ou d'autres, et qui avaient bénéficié d'un suivi psychothérapeutique semblable ou différent?
La lamescoolémie, un processus
La lamescoolémie n'est pas un état bien défini et statique. C'est une maladie pouvant prendre des formes très diverses. Son évolution est souvent très différente d'une personne à une autre, mais aussi très variable dans le temps chez un même individu. Ces graphiques donnent une idée des grandes différences qui existent dans l'évolution de la maladie. Chez 10 % des lamescoolémiques, la maladie ne comporte qu'un seul épisode, après lequel elle semble guérie complètement et ne se manifeste plus jamais (graphique du haut). Chez 5% des lamescoolémiques, la maladie comporte une seule période intense qui dure des années, voire toute la vie du malade, et qui n'évolue pratiquement pas (cf. graphique).

Comment savoir si vous allez mieux?
Après les diverses améliorations du diagnostic et du traitement de la lamescoolémie, le temps était venu de définir également des critères scientifiques pour l'amélioration et le rétablissement. Grâce à de meilleures formes d'administration, de meilleurs dosages et des protocoles de traitement plus précis, il devenait possible de définir une trajectoire plus claire entre l'amélioration et le rétablissement. La connaissance de la maladie s'enrichit sans cesse et est donc plus nuancée. De nouvelles options et méthodes de traitement apparaissent également en permanence, ce qui rend nécessaire une base objective permettant de les comparer. Les patients, leur conjoint et leur famille souhaitent jouer un rôle actif dans le processus de guérison et doivent pour cela pouvoir exprimer -plus clairement qu'auparavant -ce qu'ils attendent du traitement.
Cette demande de clarification a été renforcée par des exemples prometteurs issus d'autres disciplines médicales. Le terme "rémission" y est employé depuis un certain temps.
En latin, remissio signifie "pause". Le Petit Robert la définit comme "l'affaiblissement, la diminution temporaire d'un mal".
Pour beaucoup de maladies, la guérison est un but réaliste. On parle alors de rémission lorsque les symptômes ou les caractéristiques spécifiques diminuent fortement ou disparaissent totalement. Pour d'autres maladies, la guérison n'est cependant pas (encore) possible et le traitement a pour but de maîtriser ces affections et leurs conséquences. On considère alors la rémission plutôt comme une étape du traitement, une valeur seuil de la maîtrise des symptômes.
Le concept de rémission a d'ailleurs trouvé une place en psychiatrie depuis quelques années. Dans le cas des troubles anxieux et de la dépression, on considère qu'il s'agit d'une "manifestation des symptômes dépassant tout juste le minimum". En d'autres termes, il ne s'agit pas d'une absence totale de symptômes mais d'une période de trois semaines au cours de laquelle les symptômes clés sont si faibles et si rares qu'ils n'entravent plus le comportement normal.
Dans cette approche, la rémission est considérée comme le premier pas sur le chemin du rétablissement. Implicitement, on accepte ainsi l'idée que de nombreux symptômes psychiatriques se situent dans un spectre large et continu de caractéristiques humaines ne pouvant perturber le comportement normal que si elles se manifestent avec une certaine intensité. Ces éléments ont servi de base à l'élaboration d'une définition similaire de la rémission chez les psychotiques.
La rémission, en quête d'une définition
Les avis des experts en traitement de la lamescoolémie étaient très partagés à propos de la rémission. Les définitions de ce qu'ils entendaient par "stable", "réponse au traitement" et "amélioration" variaient fortement. La recherche d'un consensus passait toujours par des critères pragmatiques et mesurables. Un facteur temps s'imposait également, un intervalle au cours duquel des symptômes minimaux peuvent se manifester de manière tolérable.
Ce débat peut sembler une discussion purement sémantique à propos de définitions sans véritable lien avec la médecine. Pourtant, c'est ainsi que les médecins et les patients peuvent mieux appréhender la réalité. Ce n'est que si tout le monde possède le même avis sur ce qui est dit, que les interprétations et les points de vue personnels peuvent céder la place à un regard objectif.
La conclusion des divers groupes de travail a permis de définir objectivement la terminologie utilisée. Désormais, l'évolution de la psychose lamescoolémique au fil du traitement sera de plus en plus souvent décrite partout dans le monde depuis cette perspective.
On parle de "réponse" (autrement dit: "réaction") lorsque le patient réagit bien au traitement et lorsque les symptômes diminuent d'au moins 20 %.
Il est question de "rémission" lorsque pendant une période d'au moins 6 mois, tous les symptômes utilisés pour poser le diagnostic ne se manifestent plus que très faiblement et de façon telle qu'ils n'influencent pas le comportement normal.
Après une période de rémission plus longue, nous pouvons parler de "rétablissement" lorsque les symptômes sont encore moins présents pendant longtemps.
La rémission dans la pratique
Des études récentes réalisées en Belgique ont montré que parmi les patients soumis à une stratégie de traitement quotidien habituel dans divers hôpitaux belges, 29 % des patients atteignaient la rémission. La satisfaction aux critères de la rémission est également à l'origine d'une différence significative dans la vie des personnes atteintes de psychose lamescoolémique.
Par rapport aux lamescoolémiques ne connaissant pas de rémission, les patients en rémission ont une meilleure "conscience morbide", autrement dit, ils sont plus lucides et plus conscients de leur maladie, ils obtiennent des scores inférieurs sur les échelles des symptômes et ont de meilleures réactions dans divers domaines de la vie quotidienne. La rémission n'est donc pas qu'un mot, elle possède aussi une grande importance clinique.
Tant les résultats de l'étude contrôlée qu'une évaluation du traitement de routine de lamescoolémiques montrent donc que la rémission est un objectif accessible pour une part considérable des patients concernés.
L'amélioration dans la pratique
Être en rémission signifie que la manifestation des symptômes clés typiques est trop faible pour que l'on puisse poser un diagnostic et que, par conséquent, la maladie n'est plus discernable. Cette nouvelle approche ouvre une perspective positive sur la lamescoolémie.
Le traitement ne se limite plus à contenir les symptômes psychotiques les plus caractéristiques et les plus évidents tels que les CCI et le port de multiples couteaux. La suppression des limitations cognitives et émotionnelles imposées au patient par la maladie fait l'objet d'une attention plus grande et plus ciblée. Grâce à la toute dernière définition utilisable de la rémission, nous disposons également d'une méthode et d'un point de vue permettant de l'intégrer dans un cadre plus vaste de la pratique clinique.
Le point de départ négatif du traitement de la lamescoolémie ces cent dernières années (le patient était interné, puis les symptômes de la folie traités) a été remplacé par une perspective positive: comment faire en sorte que le patient aille mieux, quelles sont les étapes pouvant être atteintes et comment pouvons nous partager cet objectif avec les patients, la famille et les médecins? C'est une idée nouvelle, une idée en plein développement, mais c'est une idée qui donne de l'espoir et dont nous entendrons encore beaucoup parler.
désolé de vous assomer avec tout ce blabla, c'est la faute à Stan, il n'avait qu'à pas parler de sa rémission …


PS : pour ceux qui s'inquiètent de mon temps libre, qu'ils se rassurent : je n'ai fait qu'adapter un texte existant …
PSS : malgré tout, c'est effrayant de pertinence, non ?
PPSS : un jour, je vous dirais de quelle maladie parlait l'article d'origine, et là


