pour paraphraser je-ne-sais-plus-qui : la plupart des artistes peignent ou ont peint les gens en essayant de reproduire au mieux leur apparence, Bosch s'est appliqué à les peindre tels qu'ils sont de l'intérieur.
On l'a longtemps considéré comme un dément, vu que les scènes sont impréhensibles. Puis, comme il est apparu qu'il avait une vie on-ne-peut-plus-stable et même aisée, on a pensé que ses peintures étaient parsemées de codes hérétiques conservées par des ordres religieux secrets.
Sauf que ses peintures ont été très rapidement acquises après sa mort par de grands et riches collectionneurs (dont le roi d'Espagne), ce qui aurait été impossible si ces tableaux étaient la clé d'une croyance ou d'un ordre secret.
Selon les points de vue les plus récents, il semble que c'était un homme fondammentalement religieux qui s'est attaché à montrer que le mal était omniprésent ici-bas. Apparemment, il se fixait cet objectif principal, se donnait un thème général (ou selon la commande) et il laissait tourner son cerveau sans aucune entrave, laissant mûrir tous les symboles qu'un esprit conscient élude habituellement. Une sorte d'inconscient dirigé, en quelque sorte. Ce qui explique que les scènes soient particulièrement cohérentes quand elles sont considérées dans leur ensemble, mais déstabilisantes dès qu'on s'attache aux multitudes de scènes de détail. Il ne faut pas chercher de signification particulière aux scènes de détails ; individuellement elles créent seulement des bruits mais qui forment une mélodie quand on considère l'ensemble. Le fait est : c'est saisissant : Bosch parle directement à notre inconscient qui parle la même langue depuis des siècles.
en bref, c'est sûr que ça dépote grave
