par el-Lapsa » 19 Mai 2023 10:51
En Europe il me semble qu'on parlait d'environ 40% des denrées alimentaires produites qui n'étaient pas consommées. Après j'avais pas le détail non plus, est-ce que la pet food est comprise dans les 60% restant ou est-ce une valorisation des 40%, faudrait vérifier.
Mais le sujet de l'alimentation renvoie a beaucoup de choses. C'est une affaire de choix personnel, c'est incontestable, qui se partage souvent entre besoins, goût et éthique.
On commence cependant a avoir des indices en terme de nutrition: bouffer trop de viande (et de faible qualité) n'est pas bon pour la santé, et se priver totalement de protéines animales peut s'avérer problématique aussi. Bon comme d'habitude les extrêmes sont jamais source de solutions.
L'alimentation est un besoin fondamental, mais extrêmement complexe, qui va de l'aspect nutritionnel à l'aspect productif, avec aujourd'hui des impératifs de durabilité et d'éthique, donc avec des déterminantes sociétales. Et on parle même pas de l'énergie.
Après 2 poules dans le jardin pour les oeufs et quelques produits laitiers peuvent probablement très bien subvenir à ces besoins sans avoir à abattre d'animaux. À savoir aussi qu'on peut parfaitement tiré une production d'animal en préservant son bien-être, l'élevage c'est varié et pas toujours en batterie non plus.
Du point de vue agricole cependant les systèmes les plus durables semblent tous converger vers la polyculture-élevage, système qui se calque le mieux sur le fonctionnement naturel des écosystèmes.
Maintenant polyculture-élevage ça va de faire 300ha de maïs-blé et soja sud-américain pour donner a bouffer à 1000 bestioles qui ne voient pas la lumière du jour, à des exploitations prairies/méteil/cultures où les animaux paturent dehors les 3/4 de l'année. Mais c'est sûr que c'est pas la même production de viande/produits laitiers (à la fois qualitativement et quantitativement), ça exige donc souvent une nette diminution de la consommation de viande, sans pour autant parler de sa suppression totale dans nos régimes alimentaires.
Pas besoin de préciser lequel est le plus durable, écologique, ou respectueux de la condition animale.
Si on vire toute forme d'élevage on aura aussi des problèmes, de fertilisation, de maintien des écosystèmes (beaucoup écosystèmes évoluent naturelle vers un climax forestier, avec donc une disparition progressive mais assez inéluctable des prairies, qui sont juste absolument indispensables. La biodiversité et la captation de carbone d'une prairie n'a rien à envier à celle d'une forêt, et c'est à la frontière foret-prairie que la biodiversité explose, comme dans tout les écotones (autre exemple: le littoral)). Du coup une prairie non paturée, non fauchée, bref non entretenue finit par disparaître et ça c'est assez catastrophique.
C'est un sujet extrêmement complexe encore une fois, et je pense qu'il faut se méfier de beaucoup de prophètes ou d'idées fallacieuses sur ces sujets. Se réfugier dans les habitudes passées pour justifier nos actions présentes c'est souvent débile et dangereux. Et se braquer dans un raisonnement purement émotionnel aussi.
Maintenant pour en rencontrer pas mal des végétariens, je tire mon chapeau a la plupart pour leur choix, car souvent ils aiment tout autant la viande que les autres, mais se sont astreint à une discipline alimentaire souvent plus responsable que celle du pékin moyen dont je fais parti. Ce qui est débile c'est qu'il y a assez peu de discussion réelle entre les camps, comme d'habitude la médiatisation d'un mouvement finit toujours par rendre une situation complexe en une division binaire de camps qui ne vont que tendre vers des extrêmes.
Personnellement je pense qu'on peut très bien concilier l'élevage, l'environnement, et le bien-être animal. Mais aujourd'hui, clairement, on en est encore loin.