par Efix » 28 Fév 2012 10:11
Cela dit, avant d'aller plus loin dans le décryptage de cette loi : le port des armes de 6ème n'est pas plus autorisé que ne le seront ceux de la catégorie D. La jurisprudence est une chose, mais celui chargé d'appliquer la loi n'est pas obligé d'en tenir compte. Soyons clairs, dans le cadre de la loi actuelle, le port d'un Opinel N°8 à virole est considéré comme illégal... C'est con, mais c'est ainsi et nous tous, sommes quotidiennement dans l'illégalité. Ne nous voilons pas la face... Mais il y a très peu de chances que nous soyons un jour fouillés et palpés. C'est un peu une loterie, qui tient du délit de faciès : mon fils avec ses piercings et ses écarteurs de lobes, se fait régulièrement contrôler, alors que je ne l'ai jamais été.
Dans le cadre de ma vie citadine, j'ai pris le parti depuis longtemps de ne plus porter de couteau, parce que je n'en ai pas besoin. Sauf dans mes déplacements, pour le restaurant. Mais dans ma vie montagnarde, je me rattrape !
La réaction d'un policier tient aussi à "l'arme" elle-même : inutile à mon sens, de se balader en ville avec un flipper de 15 cm fermé, dont le clip dépasse de sa poche de jeans, faut pas chercher les emmerdes ! Chacun est libre de faire ce qu'il veut, mais disons que certains cherchent plus que d'autres les ennuis.
Je prends le risque d'enfreindre la loi, mais je n'encourage personne à le faire, c'est l'affaire de chacun. Je le fais en conscience, parce que j'estime que c'est un point de la culture et de la tradition, qui me relie à mes ancêtres, paysans, artisans, à un grand -père, poilu de 14/18, à qui on a donné un beau jour, une jolie baïonnette, qui l'a accompagné pendant près de 5 années, dans des tranchées putrides, pendant que ceux qui faisaient les lois, restaient bien au chaud dans les palais de la République... A cet arrière grand-père qui a passé avec femme et enfants, la frontière italo-française, à la fin du 19ème, avec, pour seule richesse, ses outils d'artisan plombier dans une caisse en bois, quelques vêtements et mauvais meubles sur une charrette et un couteau piémontais au fond de la poche de son pantalon en gros velours.
Et le fait de passer devant un juge pour ça, je l'attends presque, histoire de pouvoir argumenter : c'est le prix de la liberté. La liberté d'être considéré comme un citoyen adulte, capable de savoir qu'il a un couteau, non, pour commettre un méfait, mais simplement de pouvoir le sortir pour casser le croûte dans un lieu public, sans être pris pour un "sauvageon". Parce que c'est le principe fondateur de la démocratie, que de considérer les citoyens comme adultes : un régime qui supprimerait ce droit fondamental serait un régime de poltrons, qui verrait un contrevenant potentiel en chacun de ses citoyens.
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Efix le 28 Fév 2012 10:30, édité 1 fois au total.