Maintenant, que la tradition ne soit pas cantonnée aux éco-musées, je trouve ça plutôt bien, le tout serait qu'on nous expliquât calmement ses avantages par rapport à l'évolution. Ensuite, c'est à chacun de se faire sa religion.
La tradition, quand je vais la chercher dans les ateliers japonais, ce n'est pas pour le folklore, mais pour montrer comment on continue de faire de merveilleux couteaux là-bas, ce n'est ni par envie "d'exotisme", ni par nostalgie, c'est simplement factuel.
Qu'en France, nous ayons des spécificités, je considère que c'est gratifiant, à condition qu'on veuille bien ne pas opposer tradition à iconoclastie !
Parce que sinon, on peut aussi remonter à la taille du silex, qui a été supplantée par la pierre polie, puis par le bronze, etc... Parce que si on prend bpc au pied de la lettre, le seul coutelier qui soit dans le vrai, dans la tradition originelle de la coutellerie, c'est Bernard Ginelli !
La coutellerie évolue, comme toute chose et la tradition ne doit pas être un carcan qui cherche à s'imposer comme la seule vérité vraie, sinon, la coutellerie vivrait sous le régime des ayatollah.
Car même au Japon, où elle est particulièrement ancrée dans bien des domaines, les choses évoluent et ne reste pas en l'état : Shigefusa réalise de merveilleux couteaux et Iizuka san est considéré comme un très grand défenseur des traditions. Il n'empêche qu'il n'utilise pas d'acier japonais, mais du Suédois, car il considère qu'il est meilleur que l'aogami, qui n'est plus assez régulier en qualité. Et il utilise également quelques "pierres" Glasstone, pour la finition de ses hocho. C'est un exemple, parmi d'autres.
Comme je l'ai dit, j'apprécie la démarche de bpc, elle est tout à fait respectable, mais pour l'être complètement, elle devrait s'accompagner d'un plus grand respect pour ce qui se fait ailleurs, car pour être respecté, il faut d'abord être respectueux, sinon on n'est pas crédible.