P-H a écrit:oui enfin, on est pas obligé de passer par une boite qui fait des couteaux ou par un apprentissage pour faire des couteaux efficaces et avec un style bien particulier...
Et je demandais justement: ç'aurait pu être à ce titre de coutelier autodidacte qu'on en aurait fait le "père de la coutellerie moderne".
aquinatis a écrit:Je ne vois franchement pas l'intérêt de polémiquer là-dessus, de faire comme si parce qu'on dit qu'on aime Scagel on cracherait sur tout ce qui a été fait avant ou ailleurs. C'est de la parano d'européen frustré. j'ai l'impression de me retrouver dans certaine coutellerie poussièreuse du coin où on m'explique qu'il n'y a qu'ici qu'on sait faire des couteaux.
C'est très lassant ces attaques autant gratuites qu' excessives. Tu as manifestement un problème avec la remise en question d'une certaine forme d'idolâtrie. Je demande ce qui a fait la réputation (principalement post mortem, j'aurais préféré pour lui qu'il en profite de son vivant) de Scagel, et à lire les interventions des autres, je constate que c'est parce qu'il a été pris comme "père intellectuel" par d'autres couteliers connus et plus proches de nous. Son originalité aurait été oubliée sans cette courroie de transmission mémorielle, chose qui est arrivé à de nombreux grand artistes et artisans, qu'on redécouvre parfois des siècles plus tard. Hélas, la qualité de l'oeuvre ou de l'homme n'est pas pour grand chose dans la manière qu'on a de s'en souvenir. Mes questions visaient à éclaircir précisément cela: la manière qu'on a de s'en souvenir, pas l'homme et son oeuvre. Que certains prennent ça pour de la parano, de la frustration, ça me peine pour eux.
Scagel a eu une très grosse influence, c'est certain. Sa personnalité et sa manière de voir les choses y sont probablement pour autant que son travail lui-même. Sans lui enlever aucun mérite, on peut cependant dire que le culte qui l'entoure est parfois excessif, puisque certains prétendent que formuler cette simple opinion est un signe de paranoïa et de frustration, laissant sous-entendre que remettre en cause leur idolâtrie traduit plus ou moins de l'inconfort mental, sinon de la psychiatrie (c'est précisément pour cela que je me permet de qualifier cela d'idolâtrie, sans quoi ce serait simplement de l'admiration). Correspondant à la même époque que Scagel, chez nous Crocombette manifestait de la même originalité dans l'oeuvre. Son influence est bien moindre, c'est un fait, mais pas son mérite (si tant est qu'on puisse réellement quantifier le mérite d'une personne, et surtout le comparer à celui d'une autre). Il est de ceux dont le souvenir est moins vif que leur talent n'appelle. Scagel, au contraire, a dans la mort une promotion dont il aurait eu bien plus usage de son vivant.
Je ne pense pas, en disant cela, offrir une assise légitime à tes attaques, Aquinatis. Si tu es persuadé du contraire, libre à toi, je t'enjoins seulement à cesser les attaques personnelles, et peut-être à raisonner un peu ton discours par trop radical.