Salut,
Après pas mal de ricochets parmi les pages de ce forum, voici venu le moment de passer d'observateur à modeste participant.
Je ne sais pas bien ce que je vais pouvoir apporter, mais ne faire que prendre me met mal à l'aise, à force.
Et pour commencer un peu de fayotage: chapeau bas pour le balisage et la signalisation des sentiers, les forums qui m'ont subis par le passé étaient vachement moins bien tenus !
Tout ça a commencé gamin.
Est-ce que ça a commencé en regardant McGyver, ou en léchant la vitrine du magasin de pêche et cycles où mon père m'emmenait ?
Toujours est-il qu'à douze ans, j'avais mon premier Victorinox dans la poche, comme un ver dans une pomme.
Puis ce fut un gros Wenger, plus sérieux, avant l'avènement, enfin, des Swiza.
Entre temps le tiroir de la cuisine s'était rempli d'Opinels, et un Leatherman s'était collé à ma hanche.
Wave à la ville, Surge au boulot... mais ce sont là des outils, pas des couteaux.
Un couteau étant pour moi avant tout un outil, mais ça n'a rien à voir, n'est-ce pas ?
Ajoutons à cela un Spyderco Endura pas trop loin pour son surprenant ratio poids/efficacité, et c'est le risque d'accumulation qui guettait, ma hantise.
D'autant que travaillant souvent en extérieur, je ne manque pas de bons alibis pour promener de la quincaille tranchante en toute occasion !
Pour parer à cela (et par manque d'oseille aussi) je me suis mis il y a quelques années à pratiquer une forme de "collection mouvante" inavouée.
J'achète, je revends, et ainsi la plupart des modèles de suisses et Leatherman me passent entre les mains.
Jusqu'à l'écoeurement.
Des productions industrielles et de certains de ceux qui les collectionnent un peu aussi (sorry ! ).
Je me dis qu'un couteau doit avoir une âme, une finalité, un bout d'histoire ou à tout le moins une gueule unique.
J'aime les aciers irréguliers, la patine, le laiton et le cuivre oxydés, les initiales gravées dans des bois torturés, les reflets changeants et le truc qu'on reçoit qu'est pas comme sur la photo.
J'aime que ça vive, que ça morfle (un peu), que ça se retape et qu'on en prenne soin.
Bordel.
Alors je me suis entouré de quelques lames qui avaient quelque chose à raconter, et si possible de grands services à me rendre.
En éliminant peu à peu ceux qui restent au fond du tiroir, à la recherche du couteau paysan, simple.
Et le matin à la fraîche, quand il y a de la rosée, je fais chuinter quatre-vingt centimètres d'acier forgé dans l'herbe, ça me détend.
Petite galerie à la volée :