Nabal a écrit:Luc a écrit:de la même manière, j'ai beaucpup de mal à tutoyer Mr Parmentier

Avec les Belges, ce fut ma plus grosse difficulté (lorsque je travaillais avec eux...
Jusqu'au N+2, ils exigent le tutoiement et c'est dur quand tu n'as pas l'habitude. Même les gars de 55 ans au même niveau hiérarchique demandent à être tutoyés …
Mais au final, cela donne une ambiance super sympa et très conviviale. Ca fait tomber les barrières de l'âge et de la hiérarchie, mais le respect de l'autre est omniprésent. C'est difficile à expliquer, mais c'est génial à vivre …
Je me hasarde à une tentative d'explication...
Les belges comptent près de 60 % de flamands et le reste est partagé entre francophones, bruxellois et germanophones
Nos compatriotes flamands ont à cause de la langue une très grande facilité à tutoyer (tout comme les anglophones d'ailleurs)
La richesse industrielle passée de la wallonie a attiré beaucoup de flamands (la flandre profonde était assez pauvre) sur son territoire pour y éxercer des boulots qui ne demandaient pas ou peu d'instruction.
Une très grande part de la population était constituée de mineurs et de métallos (c-à-d métiers dangereux) qui semblent avoir facilement adopté le tutoiement issu du flamand car sa familiarité apparente confortait le sentiment de fraternité qui apparait quand on affronte l'un à côté (voire ensemble) le danger en permanence
Le français de bon aloi n'étant parlé que par les bourgeois, le vouvoiement de rigueur dans ce "beau monde" a progressivement été ressenti comme une désolidarisation et l'affirmation d'une supériorité à l'encontre du commun.
Dès lors, le tutoiement a pris valeur de reconnaissance d'égalité entre 2 personnes.
Actuellement, le tutoiement que l'on propose d'emblée au nouveau venu est devenu synonyme de "Je t'accepte dans ma côterie, montre à ton tour que tu m'acceptes dans la tienne"
Tout ceci serait plus que certainement mieux développé par DH ou Doud...
Bien sur, ce n'est que mon hypothèse. Je la crois cependant assez fondée.
Dernière remarque : J'ai constaté souvent qu'un tutoiement peut s'avérer très poli et plein de respect, alors qu'un vouvoiement peut être lourd d'impolitesse et de mépris.
Personnellement, les quelques collègues ou supérieurs hiérarchiques que je vouvoie savent la piètre estime en laquelle je les tiens, alors que je tutoie mon Directeur de service (qui est le 3ème plus haut fonctionnaire de l'admnistration où je travaille) ainsi que la Directrice générale (à qui je fais même la bise

)