Récemment inscrit sur ce site, je me permets aujourd'hui de vous parler de ma première réalisation. Au vu de tout ce qui est posté sur le forum en terme de couteau absolument merveilleux d'esthétique et de savoir faire, je me rend compte de la piètre qualité de mon travail.… Malgré tout j'accepterai vos critiques constructives avec le plus vif enthousiasme.
Il ne s'agit pas d'une réalisation intégrale, mais d'une restauration d'un couteau qui n'a aucune valeur pécuniaire mais très riche en sentiments. C'était le couteau de mon papy avec lequel il allait tous les jours au jardin. Je vous ai dit que j'aimais particulièrement les couteaux qui servent.… en voilà un qui possède un casier chargé, je ne vous dis pas le nombre de carottes qu'il a pu assassiner, de lapins qu'ils à pu vider et de saucissons qu'il aura su trancher!
Etat des lieux:A la base ce couteau ne se composait que d'une lame de 18 cm, en acier fondu. C'est la seule inscription sur la lame, je ne sais pas quel est l'acier mais il est très fragile. Cette lame était bêtement soudée à même un morceau de rond d'acier de 2 cm de diamètre qui lui servait de manche, sans garde bien entendu et avec une descente de lame vers le ricasso très prononcée qui le rendait inconfortable à l'usage. Tout du moins pour moi, car mon Grand-père avait bien l'air de s'en accommoder. La lame était piquée de rouille presque à coeur et le fil présentait une épaisseur improbable Je n'ai pas de photo à vous présenter.… Cela ne se reproduira pas!
Procédé de restauration: Mon travail à consisté dans un premier temps à redessiner la lame et à la raccourcir pour lui donner un peu plus de rigidité. je suis passé à 15 cm avec un dessin un poil moins large toujours pour lui conférer plus de tenue. je suis ensuite parti de l'épine qui était présente en lieu et place du ricasso pour fabriquer une garde. Celle-ci à été réalisée par dépôts successifs de matière (baguette inox) au TIG.
J'ai ensuite façonné la garde à la lime et terminé sa base en plaçant le manche dans le mandrin d'un tour. de façon à obtenir une garde la plus plane possible.
j'ai fait quelques incisions dans le manche pour améliorer le collage puisque je me suis servi du manche présent comme d'une soie.
Pour le manche je me suis servi d’acacia et d'un bois rouge exotique d'Origine non connue... l'acacia et le bois exotique on tous deux été passés à la fraise pour avoir une planéité optimale pour le collage à l'époxy.
j'ai ensuite façonné le manche au grain 60, puis 100.
Enfin j'ai terminer l’affûtage de la lame au papier de verre huilé (240-320-600-1000) puis j'ai terminer le démorfilage à la frotte de coton cousu enduite d'oxyde de chrome.
Le manche à été terminé au grains 240-320-600-1000 à sec puis trempé dans l'huile lin pur pour lui donner un peu plus de teinte foncée, l'acacia étant un bois un peu trop jaune anis à mon goût. Enfin je l'ai poli à la frotte coton.



Désolé pour la piètre qualité des photos.
En ce qui concerne le résultat et mes erreurs
-Le résultat me satisfait plus ou moins. D'un point de vu sentimental je suis content d'avoir redonné vie à ce couteau qui me tient à coeur. D'un autre coté je suis partagé sur l'esthétique finale sans savoir trop pourquoi. Peut être suis je trop imprégné des réalisation que j'ai pu voir sur le site pour trouvé le mien réussi.
-Je ne recommencerai pas la réalisation d'une garde aussi torturée qui rend difficile le bon ajustage avec le manche. Tout du moins dans mes prochaine réalisations, le temps de gagner en savoir faire. L'ajustage manche /lame aurait pu être meilleur, ce qui aurait éviter d'avoir par endroit un liseré de colle apparente (très fin).
-Je ne suis pas sur de reprendre de l'acacia pour la réalisation du manche. c'est un bois que je trouve un peu fragile pour un usage quotidien. j'ai échappé le couteau par erreur au dessus de l'étau après polissage et le moindre petit choc semble poinçonner ce bois.
-En ce qui concerne le tranchant. la finesse de la lame, la qualité de l'acier (inconnu) et l'affutage lui confère un tranchant rasoir assez impressionnant.
J'attends vos retour avec impatience.
Mathieu.