Je sais que le terme n'est pas forcément clair pour tout le monde, alors je vais faire l'illustration en image.
serpette:

serpe:

faucille:

Après il y a aussi les volants, croissants, gouyards, etc..
La serpe est un outil utilisé depuis toujours pour élaguer et/ou fendre le bois. Il y en a à douilles, qui bien que très résistantes sont peu adaptés à être utilisées longtemps à la main, et des serpes à soie. Les serpes à soies sont montées sur une ou deux viroles, qui empêchent le manche de se fendre. Les lames de serpes ont généralement des "tapers" dans tous les sens depuis la base de la soie (parfois implantée au dos, parfois implanté au milieu de la largeur), ce qui permet d'avoir une lame assez lourde, mais un outil bien équilibrée. La soie à la base est souvent très forte (8 à 10mm, parfois plus encore), elle est généralement très fortement revenue, sinon recuite. L'alliance de la soie "molle" et du manche en bois permet d'amortir de beaucoup les vibrations, en comparaison d'une plate semelle. L'acier de la lame elle-même n'est jamais très dur, ce qui permet un réaffûtage facile. mais ce n'est pas un gros problème, par la pointe recourbée vers l'avant (sur la plupart des modèles) empêche le contact des parties "capitales" du tranchant avec le sol. Bien que limitant un peu la longueur utile, la pointe recourbée est extrêmement utile: elle permet de transporter du bois sans avoir à se baisser, elle rallonge le bras et peut servir de piolet pour monter une pente, et comme le "devant" n'est jamais utilisé, et que la lame est large, on peut s'en servir de pelle sans craindre de significativement abîmer le tranchant. Enfin, ça peut se bâtonner avec une brutalité sans limite, nombre de serpes anciennes accusant des marques de marteau ou de masse métallique au dos sans que la lame n'ai bronché.
C'est un outil issu de siècles d'expérience, et si les matériaux peuvent être améliorés, la conception globale ne peut guère l'être. C'est un produit dont la fabrication industrielle dans les règles est hélas devenue coûteuse comparé à la demande commerciale et aux attentes qui portent dessus. Un artisan forgeron est par contre tout à fait en mesure d'en refaire, mais du fait de la forge "à la main" (ou même au marteau pilon), on rend difficile ou peut intéressante l'utilisation d'aciers significativement meilleurs (meilleur ne veut pas dire à 64HRC, qu'on s'entende bien, meilleur veut dire résilience égale ou supérieure, pour résistance mécanique égale ou supérieure, pour dureté égale ou supérieure, pour finesse de grain égale ou supérieure, pour trempabilité égale ou supérieure). Si un coutelier aventureux veut se lancer à faire estamper en série une lame de serpe en Calmax, suivi de recuit, puis trempe et revenu cryo, et émouture machine légèrement convexe finissant à 4 dixièmes au tranchant, je lui souhaite bien du courage, surtout auprès du banquier à qui il présentera sa demande de prêt.
Après, la serpe est un outil "full size", qui n'est pas dans la demie-mesure. Pour une sortie pépère dans les bois, on peut estimer que c'est inutilement lourd, encombrant et solide, que c'est juste "too much". C'est aussi un outil pour lequel concevoir un étui efficace et ergonomique (c'est à dire qu'on a pas trois boutons pressions à défaire pour le sortir) est un casse tête. On revient alors sur la lame plus droite, plus courte, généralement plus légère, et avec laquelle on ne compte pas vivre à la Rambo dans les bois pendant... plusieurs générations. On va dire qu'on est dans le couteau de loisir/de camp/de bushcraft/de "survie". Là mes couteaux peuvent trouver leur place. Aquinatis, décris moi un peu ce que le couteau est censé remplir comme usage, et je vois ce que j'ai en stock.