TRUCide a écrit:À vrai dire, le choix de l'industriel se fait pour des raisons qui ne sont probablement pas fondées. Par exemple, le fait qu'ils soient mieux équipés pour travailler des métaux plus "moderne".
Pour la Coutellerie Berthier, je vais y passer mais à mes souvenirs, ils n'avaient pas beaucoup de grands couteaux.
Les "aciers modernes" sont souvent adoptés sur un critère: la résistance à l'abrasion. Elle est obtenue grâce à une répartition homogène de carbures fins dans l'acier. Sauf que ça c'est très bien pour faire des massicots industriels qui vont découper, par exemple, 20cm d'épaisseur de denim 400 fois par jour pendant des semaines pour faire des jeans, mais ça n'est pas vraiment en rapport avec ce qui se passe au niveau d'une lame de couteau de camp utilisé en outdoor, pour qui les principaux dangers seront les aléas liés à cette utilisation, comme les petits cailloux, les frappes mal orientées, les chutes, et de manière générale beaucoup d' "erreur humaine". La perte de capacité de coupe sera donc bien plus liée à une usure par choc que par abrasion. Alors certes, les aciers résistants à l'abrasion le sont aussi souvent au choc, mais le problème c'est qu'une fois qu'on a un petit pète dans la lame, ou même une perte de capacité de coupe normale, alors la caractéristique de résistance à l'abrasion sera un obstacle au raffûtage. La plupart des aciers qui sont principalement conçus pour la résistance aux chocs, mais par ailleurs assez similaires aux aciers "carbone" se traitent avec des moyens techniques assez conventionnels. Par ailleurs, l'expérience que peut avoir un artisan de son matériel et du travail d'une nuance particulière peu combler son handicap apparent lié à un matériel plus conventionnel.
Mais il n'y a pas que le choix de l'acier, il y a aussi la géométrie de lame. Personnellement, tous les Extrema Ratio que j'ai eu l'occasion de voir étaient des merlins. Le Fulcrum par exemple est carrément une blague, et ce n'est qu'après un effort d'imagination important qu'on peut le concevoir servir à couper du bois, après avoir perdu sa pelle Cold Steel. Pour fendre et bâtonner, par contre pas de problème. Au moins sur le Dobberman IV ils ont mis une émouture plate, mais je suis persuadé que le tranchant reste plus proche de celui d'une bêche que d'un couteau. Parfois, une simple machette ferait mieux que des couteaux qui en valent 20 ou 30 fois le prix.
Enfin bref, j'espère avoir exposé certaines des raisons qui font qu'il ne faut pas nécessairement aller vers les industriels si le but est d'avoir un couteau performant. L'argument de la "modernité" de l'acier peut être tout à fait hors de propos, selon les critères sur lesquels le fabricant aura opéré ce choix.