Dans la continuité des articles "mythe ou réalité ?", abordons ici un sujet essentiel : l’effet de cerf.
J’exclue bien sûr de la discussion les mythes avérés de cerf-volant, cerf à dents de sabre et autres cerfnythorynques dont l’inexistence a été prouvée depuis belle lurette.
En tant qu'amateurs avertis, vous aurez remarqué que les manches de couteaux en bois de cerf restent une valeur sûre de la coutellerie, aussi bien bois de cerf authentique, l’os cerfé voire même par extension l'élitiste mammouth … c’est ce que les spécialistes de sociologie coutelière appellent l’Effet de Cerf, qui est loin de toucher exclusivement les chasseurs (qui sont nos amis).
Eh oui, car de tous temps, le cerf a eu une symbolique très forte, bien au-delà de la simple expression d’un trophée d’une chasse héroïque.
En effet, dès la préhistoire, le cerf a eu pour principale vertu son évidente évocation de VIRILITE, son usage étant réservé aux outils exclusivement utilisés par les hommes (chasse, pèche). Mais pourquoi en bois de cerf, alors que ces hommes du Néolithique pouvaient utiliser d'autres matériaux ? Pensez donc aux bois de leur ramure, comment se forment-ils ? Ils se développent en fonction de leur activité sexuelle, pardi !
Puis les égyptiens de l’Antiquité y virent le PASSEUR de la vie vers la mort (symbolique très puissante et tenace en ce qui concerne les dagues à servir le gibier). Les Celtes quant à eux lui associèrent LONGEVITE et ABONDANCE, les premiers Chrétiens en firent un symbole du SAUVEUR, le Haut Moyen Âge y vit aussi le symbole de la RENOVATION et de la croissance cyclique en relation avec le ciel et la lumière, la Renaissance (si naïve et charmante) vit en lui un MESSAGER des dieux pour sa beauté, sa grâce et son agilité, Bambi en exalta la NOBLESSE et la FORCE, et enfin Harry Potter en fit son compagnon de son combat contre Voldemort .
Tout cela nous amène à l'expression de l’effet de cerf : ces symboliques issues de notre histoire collectives seraient en mesure – en influençant le fonctionnement de notre inconscient - de fortifier l’âme du guerrier/chasseur qui sommeille en nous, d’exacerber notre puissance virile, de tonifier notre aptitude à la survie sauvage …
Ah, si tout était si simple …
Eh, oui, car voyez-vous, la sociologie coutelière aussi a son côté Obscur …
En effet, du point de vue des naturalistes, on sait aussi que les cerfs, à l'exception de l'un d'entre eux - qui s'approprie les femelles - vivent chastes et tristes …
Sans doute cette particularité, qui ne pouvait être ignorée dès les temps les plus anciens puisque le cerf était le gibier de choix, s'est-elle imprimée dans l'inconscient collectif et a-t-elle donné en partie le sens symbolique de CASTRATION ou de manque de virilité …
Lorsque Diane change Actéon en cerf, elle opère la castration résultant du péché d'avoir vu la nudité.
Le dessin humoristique donne volontiers des bois de cerf au mari débonnaire et infortuné parce qu'il a PERDU droit au rôle VIRIL auprès de sa femme.
L'accessibilité à la flatterie dévirilise également un homme (La Fontaine notamment en fit un orgueilleux et un être sensible à la flatterie jusqu’à sa perte).
On comprend dès lors que les discussions soient passionnées entre les pro-cerfs (dits Cerf-Vils ) et les anti-cerfs (aussi appelés Cornofulgur par les sociologues) car l’enjeu est de taille (bien que la taille ne soit pas l’essentiel, on ne le répètera jamais assez ).
Récapitulons : le cerf, symbole de virilité, de puissance et de domination sociale, mais tout autant de castration, de frustration et de servilité (cerfvilité ? ) !
Voilà qui jette un éclairage nouveau sur les comportements étranges, sectaires ou fanatiques, de certains lamescooliques : en cherchant bien sous les préférences affichées et véhémentes en faveur ou en défaveur de l’usage du bois de cerf, ne pourrions-nous pas y découvrir les malaises, les aspirations, les frustrations que l’homme moderne ne sait pas exprimer à haute voix ?
Nous n’avons pas cette fois-ci tordu le cou à la mystique de l’Effet de Cerf, mais cette réflexion s’inscrit parfaitement dans la doctrine H., au chapitre « développement durable du lamescoolique ».
Allez, bonnes crises compulsives le 28 !
DH – Der Hendoctrinor