D'un côté, je suis franchement d'accord. L'esprit grégaire règne, c'est clair. Mais d'un autre, je ne peux m'empêcher de penser que les couteliers "hype" ne le sont pas pour rien. Mais parce qu'ils ont beaucoup de talent, parce qu'ils ont su créer des lignes et/ou des mécanismes uniques, un vrai style qui a trouvé son public avant que la demande dépasse l'offre.
Ca me rappelle (de loin) un éternel débat sur un forum de guitares à propos de ces guitaristes embrigadés par la pub qui préfèrent chercher désespérément et s'acheter une Martin, une Gibson ou une Fender plutôt que de s'offrir une gratte unique de luthier fabriquée juste pour eux avec amour, etc. Avec le recul, tu t'aperçois que rien n'est plus faux: si tout le monde rêve de "la" Les Paul standard ou de "la" Martin D-35, c'est tout simplement parce qu'elles ont un son unique qui est précisément ce qui leur a donné envie de se mettre à jouer. Il suffit d'interroger les guitaristes pro en studio ou sur scène (pros mais pas stars donc pas soupçonnés d'être endossés par une grande marque) pour s'en convaincre si ses propres oreilles et doigts ne l'ont pas fait.
Et bien les couteaux, c'est un peu pareil, je crois. Il y a des années, bien avant de commencer ne serait-ce que l'embryon d'une petite accumulation, les couteaux d'Eric, de RB ou de Anso me faisaient déjà rêver. Pas ceux du coutelier qui ne vend pas assez pour vivre de son métier, désolé. Et je pense même que ces quelques couteliers stars sont la meilleure chance pour la cohorte des moins connus de vendre un peu. Sans l'attrait que suscitent la lumière des grosses étoiles, les petites resteraient encore plus pâlotes.