Bonsoir à tous,
Tout d’abord, merci pour tous ces messages de bienvenue. J’ai même été surpris de retrouver des têtes connues (Hé, hé Ghjudicizia hé générosità … Tu es démasqué !!!).
Ma première réponse est destinée à Lopigna : j’avais parfaitement compris le sens de ton propos.
La seconde est destinée à Efixe : je dirais qu’il existe à mon avis une « grosse dizaine » de couteliers en Corse. Certains sont connus sur le Continent et ailleurs, d’autres ont pignon sur rue ici, quelques uns exercent leur activité à mi-temps. Et parmi ces derniers effectivement trois ou quatre « jeunes » (bon, on va dire moins de trente ans !…). Comme partout ailleurs, les incertitudes du quotidien font qu’ils hésitent à se lancer pleinement dans l’aventure…
Mis à part trois d’entre eux avec qui je partage beaucoup de choses et qui sont de véritables amis, je ne connais pas les motivations des autres… Aussi me garderais-je de m’exprimer à leur place, et encore moins au nom de tous.
J’aimerais ensuite réagir sur un des derniers messages de FTiger. Je cite, car je n’ai pas encore compris comment fonctionnait la commande « citer » (mais en général, j’apprends vite…).
« On justifie un prix trop élevé en France en estampillant la merde "made in china", ce qui est sensé sous entendre que quand c'est fait en France, c'est mieux… Et quand c'est pas mieux on le cache, on le récupère, de peur que le public découvre qu'en Chine aussi y a des gens talentueux et des bons produits. »
C’est un paradoxe intéressant et si évident que la plupart des industriels européens ont compris depuis longtemps en délocalisant leurs entreprises. Produit de qualité identique + main-d’œuvre à bon marché+ prix de vente identique (voire légèrement inférieur) à la moyenne = bénéfices.
Il existe un deuxième paradoxe encore plus juteux, que certains commerçants ont réalisé depuis quelques temps : produit de qualité identique + main d’œuvre à bon marché + prix de vente très largement supérieur à la moyenne (car vendu avec le label « artisanat local ») = bénéfices encore ++++…
Je ne suis pas persuadé que des décisions protectionnistes soient de nature à améliorer les choses. Même si sur un couteau, c’est relativement simple : marquer « Made in… » sur la lame et « Made in… » sur le manche.
Je ne suis pas non plus sûr que certains Corses apprécient qu’un couteau corse soit estampillé « Made in France » (Allez, les Gaulois, je plaisante !!!… Rangez-moi cette Vendetta !).
Exiger encore plus de réglementation me parait illusoire, tellement truander la loi ou profiter des vides juridiques qu’elle offre est un Sport National de Dunkerque à Bonifacio (Hé, oui, d’années en années notre espace vital s’amenuise… Les plus âgés comprendront !).
Désolé d’être si bavard (j’entends déjà certains se plaindre…), mais je voudrais juste donner un exemple concret, pas très éloigné des couteaux : le fromage… Je connais aussi un peu la chose, mon oncle ayant été berger pendant trente cinq ans.
Il fut un temps pas si éloigné où le vétérinaire contrôlait les fièvres de Malte (véritable fléau). Une fois le certificat délivré, le berger vendait son lait (en général aux Caves Roquefort !…) ou faisait son fromage. Sont intervenus ensuite un tas de textes règlementaires… Je passe sur certains détails importants certes, mais trop nombreux et trop techniques. Sinon certains vont s’endormir à force de compter les moutons…
Aujourd’hui, un berger qui veut fabriquer son fromage doit débourser 80 millions de nos anciens francs pour mettre aux normes sa fromagerie. Si la moitié de cette somme peut être subventionnée, l’autre moitié doit être empruntée à la banque.
Jusqu’à présent, le berger avait l’espoir de pouvoir vendre sa production fromagère sous le label « fromage fermier », garantissant au consommateur sinon une qualité supérieure, du moins une typicité qu’une fromagerie industrielle effectuant de l’assemblage ne pouvait revendiquer.
Deux décisions de Bruxelles sont « tombées » récemment. La première étend aux fromageries industrielles le label « fromage fermier ». La seconde décision est la conséquence d’un scandale « microcosmique » : la plupart de ces fromageries industrielles importent du lait de Sardaigne et du Continent, sous prétexte que la brebis et la chèvre corse ne produisent pas assez de lait pour fabriquer tous les fromages vendus… La seconde décision estime que faire figurer l’origine du lait utilisé dans le fromage, n'est pas souhaitable parce que "
discriminatoire"…
Rappelez-vous : JE NE VEUX VOIR QU’UNE SEULE TÊTE !!!…
Dormez bien, Big-Brother veille sur vous. A bientôt. Amitiés à tous