aliaswonder a écrit:Hello le Monde![]()
Avec de gros creux dans mon job régulier because la crise, j’ai eu un peu de temps libre ces derniers temps. À quelque chose malheur est bon et j'ai réussi à rassembler une nouvelle petite série de Take no Kami cohérente, dans la continuité de la précédente, avec des manches en bambou faussement vieillis.
C’est la collection automne hiver, à cheval entre 2011 et 2012.
Les pièces ont toutes été faites entre octobre et janvier. Je ne vais pas tout poster d’un coup mais en trois ou quatre parties étalées sur quelques jours. L’ordre est presque chronologique.
J'espère que ça vous plaira, je me suis bien pris la tête (et les mains) pour les faire. Je me rend compte que j’emmagasine de plus en plus d’expérience, ce qui se traduit par le fait que je sais ce que je fais et que j’arrive plus ou moins à respecter au final un dessein en tête à l’avance. Mais je passe plus de temps en sculpture et patine et je suis plus exigeant pour les ajustements, ce qui fait que j’ai toujours autant de ratés et que le temps passé dessus ne diminue pas, au contraire.![]()
On commence par deux lames classiques avec pointes en biseau de Kane Koma en sanmai avec tranchant en aogami, la première (n°89) : fait 90 mm, l’autre (n°80) : 85 mm.
J’aime toujours utiliser les lames de Nagao, malgré le fait qu’elles sont loin d’êtres parfaites cosmétiquement parlant. Mais bon, c’est avec des lames de « vrais » higo no kami qu’on fait des vrais higonokami, n’est-ce pas ?
L’idée sur ces deux-là, c’était de pousser le vieillissement à fond, à la fois lame et manche. Le 80 s’est même transformé pour cela en higo squelette, bouffé par les petites termites que j’élève et que j’ai dressé à grignoter le bambou![]()
Je vous rassure, ça reste solide quand même, j’ai pris soin de ne pas miner les endroits structurellement importants.
Sur les lames, j’ai essayé plein de choses : perchlo, bronzage à froid, acide nitrique… Un vrai acharnement. Mais petit à petit à force d’expérimenter, j’en suis arrivé à les graver selon une technique similaire à la gravure à l’eau-forte. Ce n’est pas révolutionnaire techniquement, d’autres font ça très bien aussi, mais c’est amusant à faire et c’est toujours excitant d’utiliser une technique nouvelle (pour moi).
Les images du 79:
Le 80, higo squelette :
aliaswonder a écrit:Merci DH![]()
Les lames des suivants sont plus rares puisque j’ai réussi à me procurer des lames de Kane Koma en forme de « feuilles de bambou » auprès de Mr Nagao himself. Ce sont des lames qui d’habitude ne parent que des séries spéciales et qui sont plus difficiles à trouver. Elles sont plutôt de bonne facture et je n’ai pas eu à démonter de manches en laiton pour les récupérer puisqu’elles sont arrivées nues.
Elles sont toutes en sanmai avec tranchant en aogami et mesurent 70mm.
L’idée de la mini série de 5 était de faire des manches totalement différents l’un de l’autre autour d’une même forme de lame. Alors il y a les courbes et les droits, ceux avec ou sans extensions. Certains ne sont vieillis que sur une face comme ces souches qu’on trouve parfois à demi enterrée, le côté sous terre reste plus ou moins intact alors que celui qui est exposé aux intempéries est plus abîmé.
La nature de chaque bambou est différente aussi. À force de multiplier les sources d’approvisionnement, je me rend compte au vu de la manière dont s’organisent les noeud et les yeux (oui le bambou a des yeux) que j’ai des racines d’espèces différentes. Par contre je suis incapable de mettre un nom dessus.
Toutes les lames sont gravées à l’acide. Sur les deux premières, j’ai opté pour des stries qui évoquent les nervures d’une feuille de bambou et sur les autres j’ai réalisé un motif « tatouage » évoquant les flammes sortant de la gueule d’un dragon (sûrement sous l’influence de mon dernier voyage en Chine).
Take No Kami 87... Tout simplement beau










