par Efix » 14 Fév 2013 12:31
Voilà ! La concurrence, je l'ai toujours connue, dans tous mes boulots et quand un concurrent déposait le bilan, dans presque tous les cas, ses anciens commerciaux tentaient leur chance et on se retrouvait avec un ou deux en plus, qui, pour s'imposer, cassaient les prix et nous faisaient encore plus marner.
Quand j'ai repris le mag, oui, en effet, j'étais en guerre, la concurrence pensait le journal moribond et on ne m'a pas fait de cadeau (ça, je crois l'avoir déjà expliqué). Mais maintenant, je m'en tamponne, on s'est bien frottés au début, j'ai réinstallé un bon réseau de distributeurs, augmenté les pages, redressé la barre, recommencé à fidéliser les abonnés qui n'avaient plus confiance...
Les chiffres de vente en kiosque d'avant 1996 (quand il n'y avait que LPDC) étaient en effet les mêmes qu'aujourd'hui, à ceci près que lorsque j'ai repris le journal, il s'étaient complètement effondrés. Et Exca ? pour ce que je sais des chiffres en maison de presse, ils sont un peu devant, mais pas beaucoup, simplement, parce qu'ils donnent 2 fois plus de "papier" que moi. Ensuite, le nombre de leurs abonnés, je ne le connais pas, mais ce dont je suis certain, c'est qu'il n'y a pas des millions d'acheteurs de tels magazines, on va dire qu'on est plus près de 5,000 que de 10,000.
Donc, en effet, Jojo, tu as tout à fait raison, la presse papier est très concurrencée, mais il reste de la place pour la presse de niche, pour deux mags comme les nôtres, pas pour 3. Mais deux, c'est bien et il n'y a pas de raison pour que ça ne reste pas en l'état. Et internet n'est pas vraiment un concurrent : certains n'ont pas besoin de plus et n'achèteront jamais un magazine papier, d'autres ne l'achètent plus, alors qu'ils l'on acheté pendant des années et qui arrêtent pour différentes raisons et d'autres encore, découvrent par les forums, qu'il existe des magazines et les achètent, et quant à moi, je n'hésite pas à indiquer les principaux forums dans le mag, aussi souvent que c'est possible. Mais au final, le potentiel demeure à peu près le même : 3 à 4000 en kiosques + les abonnés. Et c'est ainsi depuis plus de 20 ans et à mon avis, on pourra grapiller encore un peu, mais le marché est ce qu'il est et il n'y a pas de raisons pour qu'il change, dans un sens ou dans un autre.
Aux USA, 300 millions d'habitants, et Blade Magazine fait environ 25,000, même ratio, à peu près (mais c'est un mensuel).
Trop de pub ? Pas assez de ci, trop de ça ? C'est possible. Ouvrez Blade magazine et vous comprendrez ce que trop de pub veut dire... Mais si j'en avais autant, mon magazine passerait sans problème à 200 pages ! Je ne coupe jamais un article, je groupe les pubs dans les premières pages et la boutique à la fin, sauf une ou deux pleines pages à la fin d'un article, ce qui ne gène en rien la lisibilité. Et les pubs du début présentent à chaque fois ou presque de nouveaux couteaux, j'y tiens et je l'impose presque, afin que chaque pub soit un peu comme une news, avec un couteau non encore montré.
Un jour, je ferai peut-être un numéro sans aucune pub, mais ce sera le dernier ! Parce que sans la pub, nous fermons tous !
Je le dis et le redis : on ne peut pas plaire à tout le monde et à la limite, il y a des gens à qui je ne tiens pas à plaire !
Je pense que personne ne se force à acheter un magazine, nous ne sommes pas indispensables, loin de là. Mais tant que les chiffres en kiosque sont stables (et ils le sont) et tant que les abonnés augmentent (doucement), c'est que la formule convient à peu près, ce qui n'empêche pas de chercher à l'améliorer. Mais pour la pub, j'en refuse, parce qu'elle ne correspond pas à notre ligne éditoriale, mais il y en aura toujours et même plus, si les choses se remettent à bouger et il sera temps, alors de décider d'augmenter encore le nombre de pages, afin que le ratio rédactionnel/pub reste à peu près le même. Pour le moment, je reste à 100 pages et je ne changerai jamais le prix, bien que les factures d'imprimeur augmentent de manière assez conséquente. J'aimerais continuer d'imprimer en France, mais ça commence à être tendu...
Voilà, on a tous nos petits soucis, ma brave dame...