Francis a écrit:.
Ce qu'ils sont cons, ces pauvres samis... vivement qu'internet arrive chez eux et qu'ils voient enfin qu'il existe autre chose que ces merdes de Mora et autres puukkos...
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pouvantail_%28rh%C3%A9torique%29freddy1 a écrit:avec les mora, tu peux faire des jeux de mots sympa ("Mora venise", "les mous tardent, à Mora"), alors qu'avec les productions de Thiers, ce n'est pas possible.
Preuve donc que les Moras sont mieux.

(parce que "le thiers etat", c'est naze.)
Tu rigoles? - et TCHIERNOBYL!!!!
manda a écrit:Bon, sinon, pour ajouter mon grain de sel, j'avais fais différents test de coupe (et notamment tirer des copeaux de bois) avec Felipe (qui est connu pour sa grande rigueur et son impartialité) pour comparer tout un tas de couteaux différents et, sur une bonne grosse vingtaine de schlass (artisans et indus confondus) on avait classé en tête, Plazen, Perrin et mora.
Sans vouloir te manquer de respect, autant je n'aurais aucune difficulté à accepter que vous ayez pu classer deux ou trois couteaux, autant je pense que classer une vingtaine de couteaux, si on a pas recours à une véritable quantification sur des critères choisis avant de commencer le test, et en détaillant la méthodologie et les résultats, ça relève de l'illusion. Les biais de sélection et de confirmation sont déjà réputés être une tentation majeure, quoiqu'inconsciente, même chez des chercheurs et des scientifiques de formation et de métier, alors dans le cadre d'un test informel, sans méthodologie, menés par deux individus qui partagent pas mal de choses en commun (donc probablement aussi les mêmes préférences et les mêmes biais cognitifs), c'est "trop risqué". Ce n'est pas une attaque personnelle, juste une considération épistémologique.
Celà dit, le désir initial de mettre tous les couteaux côte à côte pour tous les tester ensemble, et ainsi, déjà, réduire tous les effets de déformation liés aux souvenirs (parce que si on ne teste pas les couteaux ensemble, pour comparer les performances il faut se fier à sa mémoire, et certains facteurs peuvent ainsi être négligés, par exemple les essences de bois taillées, et les souvenirs eux-même sont assez plastiques), c'est une très bonne initiative. Pour tenter d'améliorer tout ça, avoir des résultats plus solides, on peut suivre les pistes tracées par Cliff Stamp, qui a établit des protocoles reproductibles pour mesurer l' "acuité" (je vois pas de bon mot en français pour traduire exactement
sharpness), et la tenue de coupe, sans avoir recours à des moyens extravagants.
http://www.cliffstamp.com/knives/articles/index.htmlASR a écrit:J'ai tout lu les 15 dernieres pages
ce qui me fait didi au coeur

c'est d'apprendre que l'acier de bas fourneau est un acier a ferrer les ânes et qui est un produit de merde.
Sinon Magnumforce, c'est marrant les batailles d'émoutures, full zero grind vs zero grind double concave avec convexification du tranchant.. si en plus y a des dessins et des calculs, c'est cool. Ca se fait dans le monde du CC, je croyais qu'on était les patrons, bataille de full évidé flexible 65HRC VS 2/5 évidé raide 57HRC VS Chisel raide a 64HRC etc.. mais ici c'est un niveau au dessus

selon la personne, la barbe, la peau, le savon, le climat, l'hygrométrie, la saison, ça change.
Pour les couteaux, c'est un peu pareil, mais pour les rasoirs, c'est beaucoup plus facile et réaliste, y a 3 testes faut que ça rase le poil sans tirer, kla peau ne soit pas agressée par l'agressivité possible du tranchant, et qu'il reprenne son fil avec 30-50 passes de cuir nu après rasage, une fois que tu as ça, c'est bon.
Les couteaux c'est plus diversifié et compliqué. Si les ploucs des bois et de la montagne disent que le mora est parfait pour ce qu'ils ont a faire, le mieux est de faire un couteau comme sur ton dessin émouture plate 9°biseau 24°

et de le balancer ici en passaround aux BaBeurs !

les testes machines c'est bien gentil, mais un Freddy pour citer que lui, sur le terrain avec ton couteau et le mora serait
Je ne cherche pas du tout à jeter le discrédit sur les artisans qui aujourd'hui ou par le passé employaient de l'acier de bas-fourneau, ou même faisaient eux-même de l'acier ainsi. Mais le fait est que cette technologie a des limites. Mêmes les férons japonais, qui ont probablement été les plus "furax" utilisateurs de bas-fourneaux, n'arrivaient pas à descendre en dessous de 0.5% d'inclusions non-métalliques, et cependant au prix d'un travail harassant. Et ça, c'est pour la crème de la crème de l'acier de bas fourneau. Le fer et l'acier communs, autant que je sache, étaient plutôt au dessus de 1.5%, parfois jusqu'à 3 ou 4%. Un tel niveau d'inclusions non-métallique réduit extrêmement considérablement les caractéristiques mécaniques d'un acier, quand bien même l'acier en lui-même serait supposé être assez raide. Il ne faut pas perdre de vue que les férons du Moyen Age devaient répondre au besoin en fer non seulement pour les épées et les couteaux, mais aussi pour les pelles, les clous, les pentures de porte, les fers à cheval, et toutes sortes de d'usages de ce genre, pas très sexy mais demandeurs de matière première.
Obtenir du bon acier demandait énormément de travail, tout d'abord pour réduire le minerai, ensuite casser la loupe et faire le tri, resouder à la forge ensemble les morceaux, corroyer et corroyer et corroyer encore pour faire sortir les inclusions métaliques et homogénéiser à peu près la structure, forger ça en plaques ou en barres pour les mettre à cémenter (parce que normalement une bonne partie du carbone était crâmé dans le process, en tout cas en Europe, les japonais, autant que je sache, travaillaient plus précuationneusement pour éviter celà), resouder les barres/plaques sorties de cémentation, et re-corroyer encore pour homogénéiser le taux de carbone... et là seulement on avait vraiment du bon acier... pour l'époque! L'invention du haut-fourneau, pour l'élaboration, et de la fusion de l'acier pour l'affinage ("véritable acier anglais", ou "acier fondu", qu'on voit parfois sur les anciens outils, ça fait référence justement à cette méthode "révolutionnaire" d'affinage de l'acier) ont été des progrès majeurs, et qui font que l'acier moderne contient à peu près 0% d'inclusions non-métalliques, et qu'on arrive à avoir de bonnes tolérances sur les éléments d'alliage.
Ca, les rasoirs, j'y connais peanut de peanut, je ne dirais pas un mot là dessus! Mais quant à faire un Mora-like, mais avec la géométrie proposée... c'est concevable. Mais vu l'accueil qu'on me fait régulièrement ici, à vrai dire j'aurais du mal à laisser juges de mon travail et de mes théories des personnes dont je n'aurais pu m'assurer de l'impartialité. Je ne parle pas de Freddy ou de quiconque en particulier, j'ai une bien trop mauvaise mémoire pour retenir qui fait ou dit quoi, et je déteste "tenir des listes", mais au cours de cette discussion même, il apparaît que certaines opinions sont bien installées, peut-être certains préjugés aussi, et pas mal de notions et d'outils propres à la méthode scientifique sont ouvertement caricaturés, méprisés ou raillés par certains intervenants, sans que celà ne déclenche beaucoup de réactions. Ca jette en moi un doute très légitime. Il pourrait être dissipé si sur les salons on venait me voir, on se présentait comme membre de NCZ, et qu'on passait de la virtualité à la relation directe. Certains l'ont fait, mais hélas j'ai
vraiment une mémoire de merde, et si je me souviens de quelques visages, je suis infoutu d'y associer un nom ou un pseudo. Sauf Heimdall et Jebstuart. Et PH, bien sûr. Mais voilà, trois sur combien de dizaines... Les machines, elles s'en foutent si ton couteau est industriel ou artisanal, s'il a été forgé à la pleine lune par le septième fils d'un septième fils entre trois vierges couronnées dont le sang sacrificiel a servi de bain de trempe, ou si c'est de la tôle chinoise radioactive, si c'est la réplique exacte du couteau de Charlemagne ou si c'est un couteau tactical des forces spéciales de la task force GIGN-Spetsnaz-SAS, etc... pas de biais possible, juste savoir ce qu'on veut mesurer, et comment on le mesure. Justement, c'est un peu la question que je me pose en ce moment: comment mesurer la performance d'un couteau à tailler le bois.