par Madnumforce » 18 Nov 2016 18:46
C'est pas Uhlen le sujet! Je parle de lui parce qu'on a sympathisé à Nontron 2015, où on était dans la même rangée de table alors que personne ne passait. j'ai donc eu amplement le temps de regarder ce qu'il faisait, ce qui m'arrive rarement. Mais Charlie Airault fait aussi de l'excellent boulot, ainsi que Julien Maria, et Andrea aussi, et Yann Nominé aussi.
Le problème, c'est que la starification ne s'accompagne pas d'une tarification correspondante, qui décanterait naturellement le marché par niveaux de prix, alors que la situation actuelle est une accessibilité tarifaire excessive des couteliers vedettes, qui engendre la frustration chez les visiteurs qui trouvent les "tables vides" (alors qu'ils auraient pu se payer les couteaux). Je ne sais pas si 2000€ est le prix que vaudrait un Bugiste si Maschio mettait ses couteaux aux enchères plutôt qu'il ne pratiquait le système du premier servi, mais il existe un prix tel que le nombre de personnes réellement susceptibles d'acheter est cohérent avec l'offre (genre 15 à 20 clients pour 10 couteaux, pas 50 à 80). Celui qui n'a pas l'argent pour acheter chez une vedette va ainsi découvrir qu'il y a d'autres artisans, des vingtaines, et qui font de beaux et bons couteaux, non pas sur lesquels on se rabat par dépit pour ne pas rentrer bredouille, avec la frustration d'avoir poireauté dans le froid "pour rien", mais bien pour leurs qualités propres, parce que l'artisan est sympa, etc...
Je force délibérément le trait, bien sûr, c'en est même presque caricatural, mais l'idée, c'est qu'il faut, dans notre domaine, une meilleure correspondance demande/offre, et que la façon la plus satisfaisante et naturelle d'organiser ça, c'est par l'augmentation des prix des couteliers vedettes. De la part des acheteurs potentiels actuels, ça veut dire accepter que pour certains d'entre eux, il ne sera plus possible de se payer des couteaux qui étaient précédement dans leur budget, et de la part des autres artisans, ça veut dire accepter que, passé un certain seuil, le prix ne représente pas réellement la qualité du travail, mais la côte sur un marché "de luxe" (et donc qu'il n'y a pas lieu de se plaindre que untel "vend trop cher": tant qu'il vend ce n'est pas trop cher, c'est s'il ne vend plus que c'est trop cher).
Gembloux est un excellent salon. Je me doute que c'est un bazar monstre à organiser, et je salue l'équipe qui s'y dédie, pour la plupart bénévolement je suppose. Qu'il reste toujours aussi accessible malgré sa popularité est une sorte de petit miracle. Je note une amélioration de l'utilisation de la petite salle par rapport à 2014 (n'ayant pas pu participer en 2015). Je ne porte aucune accusation contre l'organisation, et s'il y avait de faux accompagnateurs, la responsabilité en retombe entièrement sur ces resquilleurs et les éventuels couteliers complices. Il est évident que l'orga a autre chose à faire que de jouer à la police. On pourra compter sur moi pour l'édition 2017.