Esee les mals aimés?

[birdynamnam]

Je pense que les artisans du 18e passaient leurs temps dans leurs ateliers , à aller au bout de leur compétence et de leur outil de production pour sortir le meilleur objet possible .
Nos industriels , passent du temps également dans leurs ateliers , mais ils sont contraints à communiquer.
Et cette évolution les poussent à nous raconter une histoire .
Le Storry telling est une arme de persuasion massive à laquelle nous sommes diversement sensibles.
Mais c'est un axe essentiel de développement pour tous les industriels

[abouaswad]

Du coup, quand je regarde le contenu des miens, surtout pour les fixes, je me dis que je suis beaucoup moins concerné que toi
je n'ai qu'un Esee (plus un clone chinois d'Izula) et un Mora, tous m'ont été offerts d'ailleurs, et pour le reste, uniquement des couteaux artisanaux à 90 % forgés

[birdynamnam]

Euh....Essee se débrouille d'ailleurs très bien à ce petit jeu.
Le bushcraft, la survie en milieu hostile.
Le mythe de l'Homme ultime capable de survivre avec sa b... Et son couteau , bien sûr.…

[bpc]

Nos industriels , passent du temps également dans leurs ateliers , mais ils sont contraints à communiquer.
(…)
Le Storry telling est une arme de persuasion massive à laquelle nous sommes diversement sensibles.
Mais c'est un axe essentiel de développement pour tous les industriels

Tu te rends quand même compte que tu n'as quasiment pas de travail humain, à part surveiller les machines et transporter les objets de l'une à l'autre?

Ce sont des objets qui ne parlent pas beaucoup par eux mêmes.
Sans storytelling, ça ne se vendrait presque pas.

Edit:
je me rends compte que ça peut être vrai aussi d'artisanaux qui copient l'industriel.

[bpc]

A gabarit égal, les RAT sont plus minces que les ESEE, ce qui me semble mieux.

[DiZ]

un bémol toutefois: le but initial c'est de proposer a outils au ratio Q/P que la Demande selectionne , en fonction de ses attentes (besoins, envies,budget,autres...)
je pense qu'a 90% les taches demandées par le produit indus (ici ESEE par exemple) sont couvertes , dans ses taches il n'y a pas que l'aspect performances etc... en parti l'aspect fonctionnel, et comme tout marketeux qui se respect le sait, partage de valeurs etc …

je rejoins BPC sur l'aspect, mélioratif des petits indépendant (parcontre je pense pas qu'ils n'existent pas, et ce que l'on pense etre des mega structures, sont souvent des ateliers plus petits qu'on ne le pense, par exemple, je pense a Helle, GEC, Moki etc …

leur force de travail, donne une production assez mondialisé qui nous pousse a forcement penser qu'il s'agit de grosse structure, ce qui, dans un marché de niche comme le notre n'est pas forcement le cas

et donc, ces petites structures vont rationnalisé autant que des grosses pour rentabilisé leur affaires (ce qui est clairement morale)

donc ici, ESEE propose de gros outils pour une clientele qui le desire, avec des process et une qualité que certains jugent honorable, critiquable etc ...parcontre je trouve necessaire que cette marques et leur outils existe s'il y a une demande

j'ai des couteaux dans de meilleurs acier , fait pas des artisans, auquel je n'oserais jamais demander des taches que je ferais avec un indus remplaçable

dans un autre domaine que la ballade dans la nature, il en est de meme, pour d'autres raisons, avec mes petits couteaux de poches

[DiZ]

je rajoute que j'ai un enorme respect pour les personnes qui vont utiliser leur lespect ou autres par exemple comme leur couteau principal, et l'utiliser de la meme maniere qu'ils utiliseraient un couteau bon marché (psychologiquement je n'y arriverais pas parcontre je pense, en tout cas en cette période de ma vie )

[giom]

Autrefois il y avait les corporations de métiers, les artisans n'avaient pas de concurrence, les prix étaient les mêmes d'un village à l'autre. Le but n'était pas l'argent mais la vie. L'artisan pouvait se concentrer sur son travail, pas sur sa rentabilité.
Mais bon, quelques personnes ont convaincu d'autres que c'etait mieux que tout le monde puisse s'enrichir...
On voit ou ça nous a mené aujourd'hui.

Un passionné de couteaux qui veut en faire son métier va suer sang et eau pour une poignée de cacahuètes. Pour vivre "sereinement " du métier de coutelier t'es quasiment obligé de t'industrialiser, devenir rentable pour engraisser la machine et vivre par la même occasion.
Si on rajoute à cela un peu de mentalité anglo saxone, on arrive à esee, le gros buisness, le marketing, la sous traitance à l'étranger, tout ça pour quoi finalement ?

[abouaswad]

oui, enfin, au 18e, on est déjà plus sur un modèle d'ateliers que d'artisans solitaires et les corporations servent surtout à limiter le nombre de ces ateliers pour tuer la concurrence, seuls les membres peuvent tenir boutique.
Je ne sais pas trop où tu as vu que les prix étaient les mêmes d'un village à l'autre, en fait, les corporations c'est essentiellement un phénomène urbain, liées à l'état de bourgeois également très réglementé, et les grandes villes de production se tirent la bourre pour vendre comme aujourd'hui.
Le gars qui faisait vraiment les couteaux était le plus souvent un ouvrier payé à la tâche dont les conditions de travail et de vie ne font pas vraiment rêver.

[bpc]

Les grosses coutellerie d'autrefois comme les premières manufacture étaient évidement des structures montées pour s'enrichir en exploitant les gens, plus ou moins fortement.
Un homme seul ne peut s'enrichir considérablement par son propre travail, il lui faut toucher une part sur le travail des autres.


Mais au moins quand on fait un vrai travail, difficile, long à apprendre, que peu de gens peuvent faire, et dont on connait soi même tout la valeur, même si on est exploité, on est fier de soi et de ce que l'on fait.


Surtout, il y avait un nombre considérable d'artisans indépendants.
Il faut voir que la France était en quelque sorte une vaste usine, réparties sur tout son territoire.

Jusqu'à il y a peu, on avait des coutelleries dans toutes les petites villes et dans tous les quartiers des grandes.
On ne peut l'imaginer maintenant.

Maintenant, 10% de chômage structurel, et les "élites" trouvent ça normal.…

[abouaswad]

je crois bien que tu idéalise beaucoup cette période

[bpc]

Si je voulais me trimbaler un demi-kilo d'acier dans la nature, je prendrais plutôt une "paratrooper" de Martindale.
40cm dont une lame de 26cm sur 4mm d'épais, bien en main, affùtable à la lime si bousillée sur de la caillasse.

Avec, on peut creuser le sol, l'affuter sur son genoux, couper tout ce que l'on veut, etc...
Pour environ 20 euros, et 8 de plus pour la gaine en toile....pas sur que pour 10 à 30 fois le prix, j'ai 10 à 30 fois mieux.

Evidement, je reconnais que tout l'industriel ne peut pas être à ce prix là.
Mais quand même, l'industriel est fait pour être bon marché, sinon, ça na pas de sens.
( Busse, de l'acier à ressort recouvert de peinture à ….500/ 600 euros, moi je dis au secours!!! )

[bpc]

je crois bien que tu idéalise beaucoup cette période

Je crois moi que l'on idéalise beaucoup le temps présent.

Les gens n'ont pas l'air spécialement beaucoup plus heureux que leurs aïeux...

Edit:
voir, l'explosion du suicide chez les jeunes, "la grande démission", etc...

[abouaswad]

non, loin de là, mais franchement, même si je n'ai pas étudié spécifiquement la coutellerie, plutôt les métiers du textile ou les métallos de chez moi, franchement, les conditions de travail et de vie étaient plutôt épouvantables.
on a des malheurs d'enfants gâtés à côté

[DiZ]

concernant les corporations: c'est "limite un systeme de caste, de passe droit bref... c'était loin d'etre la panacée, grosso merdo, au demarrage … (anecdote quand bonaparte a détruit la corporation de la bière en allemagne, la qualité de cette derniere a explosé juste en quelques années …)

apres ton exemple est parlant bpc je trouve, le gars qui veut un couteaux avec des materiaux, un design particulier etc est pret a grossir le billet, et comme c'est relatif, 10x plus, c'est pas necessairement compliqué non plus