Alexdeden a écrit:Vidéo vraiment démonstrative de l'efficacité et de l'étendue des domaines d'utilisation (de coupe) de ton couteau de chef. Impressionnant.
Merci.
Le chef est vraiment un couteau destiné à un usage intensif en cuisine et ne nécessite pas vraiment d'entretien ou d'attention particulière.
C'est ce qui fait son intérêt auprès des utilisateurs mais c'est le couteau que je trouve de loin le plus difficile à fabriquer dans toute ma gamme car il doit vraiment combiner solidité très élevée, et en même temps grande finesse de coupe.
D'autant que comme vous l'avez sûrement vu par exemple, quand on coupe les os en frappant, des fois ce n'est pas que le talon qui est bien renforcé qui prends, et il faut alors que la zone du milieu de la lame qui est beaucoup plus fine arrive elle aussi à supporter des impacts.
La transition entre la zone renforcée et la zone très mince du dernier tiers doit donc être parfaitement réglée sur la meule à eau.
C'est facile de faire un tranchant qui résiste aux impacts, c'est plus dur de le faire à la fois très résistant et vraiment tranchant. Tout ça sans biseau bien sûr

On pourrait aussi parler de la soie qui doit être à la fois solide mais suffisamment fine pour ne pas trop affaiblir l'ébène (grosse soie=gros trou dans le manche= manche fragile, même avec la virole). La virole qui d'ailleurs à elle seule présente son petit lot de bricoles car de sa forme découle complètement la forme du manche ensuite.
Il y a aussi la pointe qui n'est pas du tout soutenue par une lame rigide (genre 2,5mm) mais qui n'est que l'extrémité de 10 cm d'une tôle de 1 mm voir moins. Il faut donc elle aussi la renforcer pour qu'elle ne se torde pas au premier choc.
Bref un couteau vraiment gratifiant quand on arrive à le faire vraiment bien, et un couteau qui sous entends bien l'énorme savoir faire de nos anciens, souvent relégué à tord bien derrière la coutellerie Japonaise au stade de " rigolo qui ne connaissait rien à la métallurgie et à la géométrie ".