Aujourd'hui, réception de la plaque vitrocéramique de mes rêves, emballage sexy en carton recyclé couleur … carton, feuillard nylon blanc pour maintenir fermé, sur-emballage en élégant film plastique thermo-rétractable. La voisine va en être verte de jalousie.
Fou de joie et débordant de vitalité, je fourre une main distraite dans ma poche – vide !
Court instant de tétanie cérébrale, le temps de réaliser que ma main – manifestement éduquée de façon convenable – s’est d’elle-même dirigée vers un Chaco qui traînait, désoeuvré et inconsolable, sur la hotte de la cuisine, à l’endroit où celui-ci reposait depuis la tourte aux courgettes de … mardi ? possible, je ne sais plus.
Tout à ma joie, en le prenant, je râcle le fil contre la céramique qui traînait là - merdum, quelle nouille …
Tant pis, c'est fait. Me raserai pas tout de suite avec.
Bref, malgré tout, l’Opération Blister Eventrator se déroule à merveille, suivie de la très redoutée manipulation de désamorçage du feuillard ( chtoing ! fait le feuillard – le couteau reste sagement dans la main, évitant de bondir irrespectueusement lorsque la sangle cède enfin ) sans instant pour souffler entre les épreuves.
Je repose le Chaco n’importe où, comme il se doit, et je passe à la suite ( tiens, pourquoi y’a-t-il de la courgette sèche sur le feuillard ? ) … mouais, le câble d’alimentation est bien présent et attaché, impec. La notice d’emploi … j’la balance de côté, j’la lirai « plus tard » … la notice d’installation … bof, il suffit de brancher, hein … j’la balance de côté.
Je me tourne vers la plaque de cuisson que je veux changer et me débrouille pour la sortir de son logement … euh, non, sans couteau : ‘faut pas déconner quand même … tire un peu sur le câble, pour « voir » et … héhé, bien entendu, pas de prise de courant, ça va dans une boîte de branchement.
Mon esprit passe en mode « orange » (échelle de Hieronimus : trois niveaux de conscience : Mode « vert », c’est cool, carpe diem – mode « orange », méfie, gare tes doigts – mode « rouge », évitement d’urgence), vague souvenir d’une lame amputée par fusion de sept bons millimètres de tranchant lors d’une rencontre foudroyante avec un câble supposé non alimenté. Bien, la raison me pousse donc à descendre au sous-sol, ouvrir le coffret après avoir retiré le Salsa et la lampe torche de secours qui se trouvaient au-dessus du couvercle pour enfin abaisser le disjoncteur marqué « four ».
En remontant, je choppe au passage mon 1515 tout alanguit sur le buffet du séjour et le glisse dans ma poche, je me sens plus « complet ».
Enfin à l’aise, mode « vert » à nouveau, et je me penche ver le boîtier … deux vis, naturellement … damn ! les outils de Manny sont au sous-sol, dont je reviens à peine ! Sportif de nature, je me dirige vers le tiroir tout proche et sors un SAK qui s’y morfondait depuis des lustres et déploie avec agilité l’instrument ad-hoc : l’ouvre-boîte.
Pas pratique de faire les quarante douze tours de vis, mais bon, je ne vais quand même pas renier l’Outil Universel … pis c’est loin la cave.
J’ouvre le boîtier, je tire un peu pour déplier les câbles, crouiiiick, comme prévu, un domino, et bien entendu, comme prévu l’encastrement est de travers dans la cloison, youpiii pour le remontage – soupir –
Naturellement, l’ouvre boîte est complètement … inutilisable sur un domino, vu qu’il ne va pas au fond du logement … Le Chaco non plus, ne parlons pas du 1515 (

( je la fixerai pour de bon plus tard ; juste posée comme ça elle tient très bien pour le moment, le plus urgent est fait )
Merveilleux !
C’est quand même drôlement utile d’avoir des couteaux oisifs dans toute la maison quand on est une grande feignasse comme moi …