Pour contribuer modestement (mais sûrement) à l'édification de ceux qui n'oseraient pas s'attaquer à un joli couteau qui ne leur a rien fait, je me propose de montrer, étape par étape, comment je procède.
Bien sûr il existe d'autres didacticiels plus sérieux, mais comme pour les modes d'emploi, je ne consulte qu'après, car je suis fainéant de nature.
J'ai commencé les "massacres" (diront les puristes et les personnes avisées) depuis une dizaine de jours.
Trêve de paroles et place au PPP.
Opinel n°9, lame carbone.
D'abord tracer au feutre (spécial mazette !) les parties qui seront brutalement éliminées au couteau (cela évite l'encrassement trop rapide des l'abrasif car l'Opinel a le vernis coriace) :
Mais avant d'attaquer le manche, allons gaiement modifier la lame pour en finir une bonne fois pour toutes avec ce "Yatagan" qui ne sied bien qu'aux Laguioles (humour au cas où !) :

Revenons à notre manche (la Falcon ne risque rien) :

Tiens ça faisait bien une bonne semaine que je ne m'étais pas coupé (rancuniers et solidaires les couteaux !!!) .
Le corps est "raboté" au Benchmade pour enlever la couche superficielle de vernis.
Le plus coriace sur L'opinel, c'est le cul :


Faisons maintenant appel à la technologie moderne pour adoucir les mœurs et les contours.
Je commence avec un gros grain déjà un peu usé :
Moyen puis fin ; je n'ote le reste du vernis qu'au dernier moment pour avoir des repères (couleur du bois) :
Quand je suis satisfait (je me contente de peu), j'organise une attaque à l'éponge abrasive (du gros au fin), jusqu'à avoir à fleur de main l'impression de la douceur et de la sérénité :
Je m'attaque au "trou à ficelle", moment délicat, car à main levée je n'obtiens le plus souvent qu'un trou dévié (NDR : à ne pas confondre avec le trou d'évier qui a un autre usage) :
Et tel Boby Lapointe et son cours de "guitare sommaire", je m'adonne à une leçon de "guillochage sommaire" :
Le vice n'étant jamais loin, je me mets à refrotter le manche frénétiquement avec de la laine d'acier fine.
Un petit réajustement dans le dessin de la lame, suivi d'un petit frottage en long :
La cire fond doucement au soleil, et j'en tartinerai le manche à trois reprise (avec essuyage/polissage à chaque fois) :
Et voilà la fin du voyage ; l'original et son "custom" maladroit et simpliste (le manche de l'original est plus clair).
Sur la seconde photo, on notera la présence d'un Opinel "custom" n°8 à bout "adouci" et non affûté pour les enfants sages (je sais ça existe déjà mais je trouve le bout trop rond) :

Temps total de l'opération : environ 1 h 30 (balayage du salon non compris).
Merci pour votre attention soutenue.
Tout corps injustement dressé est appelé à choir (Gudule Peschinovotch, poète Ousbeque).