coutofana a écrit:ce sont ceux-là que l'on vend le plus dans les coutelleries niçoises?
Heu tu dois confondre avec les bureaux de tabac … Ils deviennent en France, les plus gros pourvoyeurs de couteaux pseudo-identitaires !
Michel et Abertzale, je ne voudrais pas que cette conversation aimable nous amenât trop loin, je l'ai déjà eue à maintes reprises avec Jean Biancucci et avec d'autres. Avec Jean, cela s'est bien passé, avec d'autres, beaucoup moins … Bref, ce que je cherche à dire, c'est que dans la mesure où il est admis que certaines composantes d'un pays, appelons-le la France, (et ce n'est pas un hasard, si géographiquement elles s'en situent aux 4 coins), ont été "rattachées", certains diront "colonisées", pour moi, elles en font partie, au même titre que la Picardie ou la Provence. A une différence près : cette notion de "peuple" si présente chez les Basques et les Corses. Mais il n'y a pas de jugement de valeur dans mes propos, les cultures (un couteau d'Ascu, un makhila, ce sont des éléments de culture, pour moi, pas des symboles identitaires, ensuite, on en fait ce qu'on veut en faire), je parle bien de la culture de chacune de ces régions, de toutes les régions et "dépendances" (aussi artificielles qu'elles soient) ; constituent le patrimoine, la richesse culturelle d'un même pays ; appelez-le comme vous voulez, mais pour faire court, on va dire - la France ! Ensuite, qu'on se sente plus basque, breton, corse, niçois, alsacien etc … que français, là, en effet, c'est le coeur qui parle, mais il faut aussi tenir compte de la réalité géopolitique, ou bien alors, on entre en guerre (je sais que pour certains, c'est fait depuis longtemps !), ou on se donne les moyens de l'indépendance.
Je vis moi aussi dans une région sensible, l'une des dernières à être devenue française (en 1860), et dont une partie a été "rendue" (par l'Italie) ou annexée" (la Vallée de la Roya) tout juste après la guerre, en 46 (on y parle d'ailleurs toujours pas français, ni italien), mais cela ne se passe pas trop mal. En Italie voisine, nous avons l'exemple d'une nation construite tardivement et tout à fait artificiellement, composées de cultures différentes, regoupées autour d'une langue officielle commune (issue du toscan et du Lombard, plus académiques que le Sarde ou le Piémontais …). D'ailleurs je signale qu'à peu de temps près, la Corse aurait pu être italienne; mais cela n'aurait, je suppose, rien changé au problème.
Je suis favorable à l'auto-détermination par voie référendaire. Au moins cela aura le mérite d'être clair.
Il m'est arrivé d'être victime d'un certain racisme ouvert et méprisant, et ce jour là, j'ai compris ce que les immigrés pouvaient ressentir en France, on se sent humilié, comme sali … Et ce ne fut pas en Asie, pas dans un pays musulman, pas du tout. Ces deux fois de trop, furent en Gadeloupe et en Corse, j'en suis navré, mais c'est ainsi.
Et en effet, je suis certain que si j'allais dans une Corse indépendante, en tant que français, je serais mieux reçu que dans une Corse qui se sent colonisée. Tout simplement, parce que moi, benoitement, je m'y sens comme chez moi, alors que dans les faits, j'y suis considéré comme un étranger, mais pas comme n'importe quel étranger : un français (quelle horreur !). Je suis désolé de devoir le dire, mais c'est ressenti par pas mal de monde. J'aime discuter avec mes amis corses, et j'aime discuter de tout. J'ai été remarquablement reçu en Corse et je m'y plais, oui mais voila … Ce qui me dérange, c'est quand un ami me dit "si tu viens chez moi, tu n'auras pas de problème", ce n'est pas normal, on n'est pas à Kaboul bordel ! C'est dit, je ne voulais pas vraiment, mais bon, faut que ça sorte parfois. Mon propos n'est pas de montrer du doigt, c'est de dire ce que moi, je ressens quand je vais en Corse. Je me trompe sans doute, mais j'ai souvent perçu ce genre de sentiment chez d'autres, et j'aimerais bien que quelqu'un de modéré et ouvert, m'explique.