Par définition, le fleuret est une "arme" d'entrainement, souple et mouchetée au bout (un coup d'estoc avec une tige d'acier rigide, même épointée, peut être dangereux).
Les premières rapières, dont la lame avait une section triangulaire avaient un tranchant et pouvaient aussi être utilisées de taille. Parfois, seule l'extrémité était tranchante (servant surtout à "fouetter" au visage). L'escrime "epsagnole" (initiatrice du renouveau dans le combat à l'épée) utilisait d'ailleurs la taille et l'estoc.
L'efficacité de ces armes était basée sur leur portée (un peu comme une petite lance ou pique), ce qui fait qu'elles étaient longues. Très longues, donc, forcément, moins maniables (on les voit dépasser des capes des soldats, sur les gravures du XVIe siècle).
A la fin du XVIIe siècle, une technique d'estocade développée en Italie (à vérifier, par contre) est apparue: la fente (quand les épéistes plongent sur leur adversaire, comme on le voit faire en escrime classique).
Cette "fente ("lunge", en anglais) permettait de toucher un adversaire assez éloigné sans pour autant nécessiter une arme trop longue.
Contrairement à l'imagerie "hollywoodienne" des combats de "cape et d'épée", il semble évident que les duels avec ces armes étaient courts une fois engagés. C'est à dire que les deux duellistes se tournaient autour en croisant le fer et en cherchant une faille dans la garde adverse (il fallait être TRES prudent). Du moment qu'elle était repérée, il fallait écarter la lame et se fendre pour embrocher l'opposant. En cas de ratage, on se retrouvait soi même embroché comme un poulet. Et parfois, les deux combattants finissaient ainsi (on est loin des duels de vingt minutes alternant parades, ripostes et sauts périlleux).
Vu la létalité des estocades au ventre ou au thorax, les morts étaient nombreux (infections, tétanos, hémorragie...), ce qui fait que les duels ont été de tout temps fortement réprimés par les édits royaux (le dernier duel "autorisé" par le Roy (Henri II) était le célèbre duel entre Guy Chabot, Baron de Jarnac et François Vivonne, Seigneur de la Chataigneraie (ah, le célèbre "coup de Jarnac"

). Le nombre de nobles tués en duel les faisaient sévèrement réprimer.
En pratique, l'efficacité comparée disons, d'un katana et d'une rapière est un sujet aussi polémique (pour les amateurs

) que celle de la boxe Thaï comparée au karaté.
Evidemment, tout est question de circonstances et de niveau des pratiquants. Tout ce que je voulais dire, c'est que pour le duel en champs clos, en chemise, au petit matin, l'épée de "cour" était l'arme par excellence du fait de sa légèreté et de sa rapidité foudroyante entre les mains d'un escrimeur entrainé.
Ce n'est pas, et de loin, l'Arme Absolue (la preuve, elle n'a jamais quitté le domaine civil, car on lui a toujours préféré, à la guerre, les sabres plus lourds et plus versatiles, pouvant être utilisés par des cavaliers et surtout, nécessitant un moindre entrainement pour porter un coup efficace)…
Voilà, c'était ma demi-heure encyclopédique
