Deuxième épisode de "Ma vie de m...", spécial pour Janus.
Il y a un an je me suis fait braquer le cabinet: les mecs ont forcé une fenêtre (tout le voisinage (Deux tours accolées de 15 étages, 1000 personnes) a entendu mais les gens ont juste la trouille... ou trop l'habitude. Ils avaient embarqué un Imac tout neuf, avec surtout les dossiers patients et les DD de sauvegarde. Depuis j'ai racheté un Imac, le plus petit, que je trimballe tous les soirs.
A 18h30 il fait nuit. Je quitte le cabinet, ferme la porte, branche l'alarme à distance me retourne et.… un coup de lacrymo dans la gueule. Le mec essaye de chiper l'ordi (dans son carton d'origine, mais avec une poignet en paracorde pas facile à choper). Il n'y arrive pas, se barre, je me retrouve à genoux. Le mec revient dans la seconde et vas-y que je t'arrose une fois de plus à la lacrymo. Dans ces cas-là, on n'a pas vraiment la trouille: je me relève, l'empêche de saisir l'ordi une fois de plus, il se barre, je lui cours après dans le hall: j'avais une bouteille d'huile d'olive à la main, pour la maison, je balance ça et elle éclate contre la porte d'entrée de l'immeuble qui se refermait derrière le mec et ses potes. Cinq ou six gars, évidemment cagoulés.
Les flics sont venus, pas motivés. Un de mes patients avait vu le groupe juste avant, les flics ont pris son nom mais n'ont pas jugé bon de prendre une déposition. Bref, affaire classée.
C'est tout le problème de ses quartiers "difficiles": les gens y sont hyper sympas, ça fonctionne comme un gros village, j'ai régulièrement mes paquets de gâteaux marocains, ou du pain galette, ou des trucs de madagascar.… mais une quinzaine de merdeux (bêtes en plus: s'ils avaient fait ça dehors sur le parking, je ne pouvais rien faire), foutent la zone et terrorisent les gens. Je pense plus ou moins savoir de qui il s'agit: je leur dit bonjour tous les soirs

. Et les flics ne viennent plus, sauf de temps en temps pour une descente en force. J'ai un connard (retraité, ex combattant d'Algérie, fou à lier) qui tire dans la rue sur les bagnoles au fusil (j'ai vu les impacts sur deux bagnoles, deux pépés de mes patients, tout malheureux), et il est toujours libre comme l'air. chaque "affaire" ne donne jamais de suite, il n'y a aucun moyen pour les régler, et guère de volonté non plus.
Ce qu'il y a de rigolo c'est que j'avais dans mon sac un camp-knife de 30 cm, un PHM, un Gaillard de 25. Mais bon cette saloperie dans les yeux ça réduit pas mal les capacités de se défendre. Je ne m'en serais pas servi de toutes façons.
Joyeux Noël, et vive les vacances (une semaine!)
PS: je disais "spéciale Janus" parce qu'au moins les gendarmes mettent un peu de coeur à l'ouvrage. Bon je ne blâme pas les flics, c'est juste une question de politique. Pas question d'en lancer une de polémique les gars, c'est juste qu'après la lasure, le mayo perdu-retrouvé (et tiens j'ai aussi perdu mes clés de bagnole ce matin), l'agression, ben il y a des fois, mieux vaut rester couché
