par Efix » 22 Nov 2012 12:17
Bon, je suis allé voir le site et franchement, rien, dans le principe, ne me choque, bien au contraire, ce n'est pas un site de vente, même si je suppose qu'il vend, mais ce n'est pas un souci.
Encore une fois, je vais rester dans mon style et un peu dans mon rôle : légèrement provocateur.
Vous me faites marrer, les couteliers : vous présentez force WIP sur vos sites et sur vos pages FB et vous vous étonnez de donner des envies... Mais c'est évident !
Je prends l'exemple de LPDC (désolé, mais je l'ai vécu de l'extérieur avant de le connaitre de l'intérieur).
Et même avant, avec la Gazette des couteaux, et même encore avant, avec le Knives 81 (le premier), acheté dans un magasin de sport à Washington, la même année... Nous n'avions rien, mais rien du tout et quand j'ai vu le premier article de Bob Engnath sur la façon de faire une trempe à l'argile, j'en ai fait plein dans ma cave... Et j'ai fini par en réussir une... Merci Bob, RIP...
Le premier article qui m'a donné envie de faire des couteaux, ce fut un article de Frédéric Chaptal et JJ Pietraru, paru dans cibles, je ne sais plus en quelle année, sur Jacques Brunet, dans lequel il expliquuait sa méthode pour réaliser des couteaux scandinaves, et là, ce fut une révélation... J'en ai fait et refait, jusqu'à m'en sortir pas trop mal... etc...
Ensuite, sont apparus, en France, les premiers couteaux d'Henri Viallon, de Pierre Reverdy, de Michel Blum et j'ai commencé à écrire, sachant par expérience, que ce que les lecteurs recherchaient, c'était des renseignements pour se lancer... Et ça a fonctionné… Je crois très immodestement que si la coutellerie artisanale s'est développée assez rapidement, fin 80 début 90, c'est grâce aux magazines : c'est ce que beaucoup attendaient, parce qu'il n'y avait pratiquement rien avant...
Montrer qu'on pouvait le faire, sans être issu d' 24 générations de couteliers, avec les moyens du bord, c'était comme dire "voila, je fais ça et si moi je le fais, vous pouvez le faire aussi" ! Certains, qui avaient déjà un cursus technique, un métier en rapport avec la forge, la mécanique, l'ébenisterie ou la sellerie, se sont engouffrés dans cette brêche ouverte et on sait ce que ça a donné : Bennica a appris à partir de ce que Blum lui avait montré, mais comme il avait déjà un sacré cursus dans la mécanique de précision, il est allé très vite et d'autres aussi...
Et si vous, jeunes couteliers, faites aujourd'hui des beaux couteaux, c'est parce que quelqu'un vous en a donné envie et surtout, parce que grâce à ce que certains montrent, vous vous en êtes sentis capables...Nous sommes des donneurs d'envie, des passeurs de témoin...
Dans un carton, je dois encore avoir quelques uns de mes premiers couteaux, si je les retrouve, je les posterai et vous verrez : c'est plutôt fun... Le tout étant de se dire que ça a été fait il y a plus de 25 ans... Un manche et une lame, rien n'a changé, sinon qu'il y a beaucoup plus de références visuelles qu'à l'époque, mais c'est toujours... Un manche et une lame !